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Sailliet : "Macron n’a pas la force politique de mener une politique migratoire ferme"

Par Benjamin Jeanjean

Porte-parole et membre du bureau politique des Républicains, Laurence Sailliet était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Politique migratoire, affaire Lactalis et avenir des Républicains ont notamment été évoqués.

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La tension va-t-elle monter d’un cran prochainement entre Édouard Philippe et les associations d’aide aux migrants ? Toujours est-il que ces dernières se sont dites déçues de leur rencontre avec le Premier ministre cette semaine, alors que la politique migratoire prévue par le gouvernement entend notamment recenser les migrants dans les centres d’accueil. Porte-parole et membre du bureau politique des Républicains, Laurence Sailliet était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Elle regrette sur ce point un manque de fermeté de la part du gouvernement.

"La politique migratoire prévue n’est pas à la hauteur des enjeux"

"Il faut faire la distinction entre migrants économiques et les réfugiés. Je ne pense pas que le Premier ministre soit très ferme dans la politique migratoire qu’ils vont proposer. Il est normal qu’on puisse savoir en France qui est sur le territoire. Je ne critique pas la position des associations qui sont tout à fait dans leur rôle et qui font un travail très difficile au quotidien. Mais je ne pense pas que la politique migratoire prévue soit à la hauteur des enjeux, tout simplement parce que les moyens alloués ne sont pas en adéquation avec le projet lui-même. (...) Le problème, c’est que Macron n’a pas la force politique de mener à bien un projet ambitieux sur l’immigration d’une manière générale. Vous ne pouvez pas avoir été élu en applaudissant la politique d’Angela Merkel et en même temps mener une politique migratoire de fermeté. Il y a une incohérence et il n’est pas attendu là-dessus", pointe-t-elle.

"Lactalis ? On ne peut faire confiance ni aux industriels ni aux distributeurs"

La porte-parole des Républicains a également réagi à l’affaire Lactalis, qui prend une tournure de plus en plus politique. "Les responsabilités sont partagées, et nous pointons également celle de l’État, notamment après l’intervention de Bruno Le Maire hier. Il a fait état de tous les moyens qui ont été mis en œuvre, mais nous avons plus besoin de résultats que de moyens. C’est un véritable problème de santé publique et de sécurité sanitaire. (...) Il faut mettre en place des mesures d’urgence pour être certain du retrait de la totalité des produits, permettre aux parents d’avoir des produits de substitution et les informer sur le sujet, et enfin, réfléchir à l’avenir à des moyens pour l’État de vérifier tous les retraits de produit quand la santé des Français est en jeu", annonce-t-elle avant de regretter l’attitude du gouvernement dans la gestion de cette crise. "Il y a eu des grands silences. Jusqu’à hier, Agnès Buzyn disait qu’elle n’avait aucun commentaire à faire sur le sujet. J’ai été particulièrement surprise qu’elle ne soit pas aux côtés de Bruno Le Maire pour cette intervention. Puisqu’apparemment on ne peut faire confiance ni aux industriels ni aux distributeurs, c’est à l’État de s’assurer de la santé des citoyens", clame-t-elle.

"Estrosi devrait se rendre compte qu’on a tourné la page"

Enfin, Laurence Sailliet a aussi appelé le maire de Nice Christian Estrosi, qui craignait cette semaine sur Sud Radio que Les Républicains ne deviennent "le parti du Trocadéro", à se tourner vers l’avenir. "Christian Estrosi devrait se rendre compte qu’on a tourné la page. Les échecs à la présidentielle et aux législatives ont été suffisamment douloureux, ce n’est pas la peine de ressasser le passé. Nous sommes en train de regarder le présent et l’avenir, et de refonder le parti parce que la droite républicaine a toute sa place et doit absolument être la première force d’opposition", affirme-t-elle avant de confirmer que l’édile niçois pouvait "évidemment rester dans le parti", alors même qu’il a déclaré ce jeudi que "quand il y a de la violence dans un couple, c’est le conjoint violent qui doit partir". "De par ses propos, le conjoint violent c’est lui. Je ne vois pas de violence dans Laurent Wauquiez, qui a justement constitué une équipe avec des gens de différentes sensibilités. Je le connais très bien depuis longtemps, je ne l’ai jamais vu violent. Parler aux Français de leurs problèmes du quotidien, je ne pense pas que ce soit des positions dures. Si on veut que les Français nous fassent confiance, il faut leur parler de tout. Et donc aussi de sécurité et d’immigration", ajoute la porte-parole.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Laurence Sailliet dans le Grand Matin Sud Radio

 

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