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Relations avec les médias: la drôle de défense de Bayrou par Christophe Castaner

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Le porte-parole du Gouvernement, au micro de RMC, est revenu sur le coup de téléphone de François Bayrou à Radio France. S'il a d'abord évoqué un "off mal interprété", il a finalement admis que le ministre de la Justice avait bien appelé pour se plaindre d'une enquête menée sur le MoDem.

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Attaqué pour les difficiles relations avec la presse en ce début de quinquennat, l'exécutif peine parfois à se défendre. Même le porte-parole du Gouvernement a semblé éprouver des difficultés, ce mercredi, au micro de RMC, à défendre le coup de téléphone passé par François Bayrou à Radio France, au sujet d'une enquête menée sur les assistants parlementaires du MoDem.

Christophe Castaner a tout d'abord invoqué "la culture du off" en France : "C'est cette culture qu'on a un peu dans le milieu politique de faire du off, et quelque fois, ce off peut être mal interprété. Ce fut le cas, maintenant, passons à autre chose, passons à l'essentiel."

"Il y a maladresse s'il y a une menace"

Une simple mésentente, donc, dénuée de toute tentative de pression, si l'on en croit le ministre des Relations avec le Parlement. Pourtant, relancé par le journaliste Jean-Jacques Bourdin, Christophe Castaner a finalement admis que le Garde des Sceaux a bien appelé Radio France "pour se plaindre d'une enquête sur des collaboratrices qu'il connaissait".

Pourtant, selon lui, cela ne relève pas d'une maladresse, pas plus que ça ne pose problème quant aux relations des membres du Gouvernement avec la presse : "On peut reconnaître une maladresse si on donne le sentiment qu'il y a une menace dans le propos. Ce n'était pas le cas pour François Bayrou."

Cette position ne semble pas être tout à fait la même que celle d'Édouard Philippe, qui a jugé bon, mardi, de rappeler le ministre de la Justice à son devoir "d'exemplarité". "Personne ne lui reprochera, ni pour lui, ni pour aucun ministre, de dire de dire ce qu'il pense", a rétorqué Christophe Castaner, rappelant simplement que "le Premier ministre lui a rappelé qu'aujourd'hui, il n'était plus un simple citoyen".

"Il faut réaffirmer" la liberté de la presse

Plus globalement, Christophe Castaner a voulu se poser en défenseur de la liberté de la presse, après un début de quinquennat marqué par la sélection, par l'Élysée, des journalistes autorisés à suivre le président de la République lors de son déplacement au Mali, ou encore la plainte de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, après la publication, par Libération, des pistes de la future réforme du code du travail. La liberté de la presse, "il faut la réaffirmer, la défendre absolument, a assuré Christophe Castaner. Je fais confiance à cette liberté-là parce qu'elle est fondamentale. Mais elle vous oblige aussi, vous les journalistes, dans le contrôle de vos sources, dans l'anticipation des conséquences de la dénonciation de tel ou tel fait."

Il a également précisé que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, "n'a pas porté plainte contre Libération, mais contre une fuite, dans ses services, de documents qui sont identifiés comme un projet de loi et alors que ce n'est pas le cas".

"Aujourd'hui, on veut créer la confiance avec l'administration, a poursuivi le porte-parole du gouvernement. Le président de la République a posé le principe du 'spoil system', il a diminué la place des cabinets ministériels pour que les ministres travaillent en direct avec l'administration. Si l'administration ne respecte pas cette règle du jeu et ne respecte pas sa propre règle de confidentialité, elle commet une faute. Et l'administration, comme les politiques, doit être exemplaire."

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