Pascal Pavageau, dauphin de Jean Claude Mailly au sein de Force ouvrière et qui devrait prendre la succession de ce dernier lors du Congrès du syndicat le 27 avril prochain, était ce jeudi l'invité de Patrick Roger dans le petit-déjeuner politique.
"La question des sanctions des demandeurs d'emplois est totalement déplacée"
Alors que les négociations avec le gouvernement autour de l'assurance chômage débutent aujoud'hui, l'intéressé est revenu dans un premier temps sur le contrôle des demandeurs d'emplois, critiquant la manie gouvernementale de stigmatiser les chômeurs. "Il peut y avoir des abus mais il n'y en a pas énormément", tient-il d'abord à rappeler avant de recentrer le débat : "La vraie question, c'est la réforme de l'assurance chômage telle que l'a voulue le président de la République donc il est assez paradoxal de traiter de la question de l'assurance chômage à travers un point (le contrôle des chômeurs) qui est quasiment populiste", affirme-t-il ainsi. "Cette question des sanctions des demandeurs d'emplois est totalement déplacée. On sous-entend que les chômeurs seraient responsables de la situation qui est la leur (...) que l'on s'attaque au chômage plutôt que de s'attaquer aux chômeurs !" déplore-t-il. "Aujourd'hui, 99% des postes qui sont à pourvoir sont pourvus par le marché de l'offre et la demande, donc on se retrouve sur Pôle emploi avec des offres que les travailleurs ne veulent pas, des postes atypiques ou spécifiques. Et même si vous demandiez à l'ensemble des demandeurs, avec un pistolet sur la tempe, de prendre un emploi proposé par le Pôle, seul un sur 44 arriverait à avoir quelque chose", poursuit-il, tout en rappelant que "la question fondamentale est de s'attaquer aux causes du chômage en amont", selon lui.
"Pour nous, l'essentiel dans cette question de l'assurance chômage était d'obtenir une négociation entre les interlocuteurs sociaux et elle débute aujourd'hui", poursuit-il, soulignant le fait qu'il était "important que cela soit une négociation" et "non pas quelque chose d'imposé par le gouvernement, parce que ça a des conséquences immédiates sur l'ensemble des travailleurs". Pascal Pavageau rappelle par ailleurs qu'à ses yeux "l'un des éléments fondamentaux sur lequel s'était engagé le candidat Macron", demeure "la mise en place d'un système de bonus-malus pour essayer d'éviter l'extension des contrats courts et précaires". Or, constate-t-il, "quand il s'agit de flexibiliser le travail et les conditions des salariés comme les ordonnances, les promesses sont tenues, mais quand il s'agit de sécuriser les parcours et d'avoir des contre-parties pour les entreprises, les promesses sont totalement oubliées".
Et le probable futur dirigeant de FO de fustiger la rupture conventionnelle collective qui "est à la fois un plan social déguisé et un transfert de la responsabilité de l'employeur vers les salariés". Ceci est une manière "de sécuriser l'employeur pour pouvoir licencier, parfois même sans motif", conclut-il
"La rupture conventionnelle collective est un plan social déguisé, c'est une manière de sécuriser l'employeur pour pouvoir licencier, parfois même sans motif" @PascalPavageau
? Êtes-vous d'accord avec le secrétaire confédéral de FO ? #SudRadioMatin pic.twitter.com/DCK6JpSE9m
— Sud Radio (@SudRadio) January 11, 2018
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