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Lyon : "La sécurité n’appartient pas à un clan politique", selon Castaner

Christophe Castaner était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 27 octobre 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15.

Christophe Castaner
Christophe Castaner, invité de Patrick Roger dans le "Petit déjeuner politique" sur Sud Radio.

Christophe Castaner - Extension du Pass sanitaire : "le résultat a été conforme à ce que nous avions préparé"

À l’Assemblée nationale, le groupe LREM semble se fissurer, notamment avec des absences qui ont risqué de faire capoter le projet de loi sur l’extension du Pass sanitaire. Une réunion entre Christophe Castaner et les parlementaires du parti présidentiel a eu lieu mardi 26 octobre 2021 au matin. Mais rien d’exceptionnel, pour lui : "tous les mardis matin, je réunis l’ensemble des parlementaires de mon groupe" afin de rappeler "quelques principes".

Pour ce qui est du vote de la loi, "nous étions, ce qui n’est pas négligeable, à une heure et demi du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi, 135 pour la majorité présidentielle sur les bancs de l’Assemblée". S’il concède que la loi a été adoptée à 10 voix près, il souligne le risque du "coup du rideau" : "les oppositions, qui sont habituées à être minoritaires, qui quelques fois sont très très très minoritaires dans l’hémicycle, font un coup, ils se cachent quelque part, ils viennent en surprise et ils peuvent tenter d’emporter un vote", explique le président du groupe LREM.

Aux équipes, "j’ai rappelé qu’être député, c’est à la fois être sur le terrain, c’est à la fois être présent en commission, c’est à la fois être présent dans l’hémicycle". "C’est compliqué", souligne le député des Alpes de Haute-Provence. Ce type de vote, stratégique, "s’organise", confirme Christophe Castaner. "Et d’ailleurs, le vote s’est bien passé, nous avons été majoritaires de dix voix." Le petit écart de voix est lié, selon lui, à une "surmobilisation", qui reste "rare". Malgré tout, "le résultat a été conforme à ce que nous avions préparé".

 

"On est plutôt en bon état politique à la fin de ce quinquennat"

Selon des analystes, il se pourrait que la fin du quinquennat montre une fatigue de la part des députés. "Tout ça est sûrement vrai", confirme Christophe Castaner. Pour autant, "nous arrivons à la fin du quinquennat avec une majorité présidentielle à l’Assemblée rassemblée, unie, qui s’est même élargie, d’ailleurs, au fil des cinq ans". Il souligne que c’est l"inverse" de ce qui s’était passé lors des quinquennats précédents.
Le président du groupe LREM confirme que des réfractaires se sont séparés, mais qu’il y a eu des nouveaux arrivants, comme "le groupe Agir, qui n’était pas dans la majorité présidentielle". "Et donc, du coup, on est plutôt en bon état politique à la fin de ce quinquennat."

Malgré les départs, "à la sortie, il y a plus de députés membres de la majorité présidentielle qu’à l’entrée". Le député ne compte pas "faire du ménage", ce qui n’est pas "son boulot", déclare-t-il. "Mon boulot, c’est plutôt de faire de l’animation, de porter des discours politiques" notamment sur les propositions de loi.

 

"La force d’Emmanuel Macron, c’est justement de rassembler"

Édouard Philippe, ancien Premier ministre, a lancé son mouvement. Pour autant, Christophe Castaner juge qu’il va s’entendre "bien" avec ses équipes, malgré une différence de sensibilité. "La majorité présidentielle gagne à s’élargir", souligne le député. "J’ai eu la chance de travailler trois ans sous l’autorité d’Édouard Philippe : j’ai appris, j’ai grandi, et je lui ai à un moment aussi porté mon regard."
"La force d’Emmanuel Macron, c’est justement de rassembler des femmes et des hommes qui n’appartiennent pas à des écuries, mais qui ont envie de faire des choses."

 

Pass sanitaire : "Est-ce qu’aujourd’hui nous maîtrisons totalement le virus ? La réponse est non"

Sur le Pass sanitaire, certains membres de LREM jugent que le gouvernement va trop loin et craignent une société de contrôle. Le Sénat s’en inquiète également. "Nous faisons toujours des concessions avec les sénateurs", rappelle Christophe Castaner, ce qui permet de trouver des accords en Commission Mixte Paritaire. Toutefois, le député LREM explique qu’il y a "une majorité politique dans notre pays" et que le Pass sanitaire "est plutôt approuvé par les Français". "La question n’est pas de savoir ce que pense tel ou tel mais c’est : est-ce qu’aujourd’hui nous maîtrisons totalement le virus ? La réponse est non."
Le député se dit inquiet "de voir depuis deux-trois semaines le virus reprendre en France, réaugmenter, et surtout de voir ce qu’il se passe dans les pays voisins".

 

"En aucun cas le texte ne prévoit le maintien du Pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022"

Dans sa loi, le gouvernement prévoit le maintien du Pass sanitaire jusqu’au mois de juillet 2022. "Soyons précis : en aucun cas le texte ne prévoit le maintien du Pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022", explique Christophe Castaner. Ce texte est en réalité "une boîte à outils dans laquelle le Pass sanitaire est disponible pour l’exécutif, sous le contrôle du Parlement".
Ainsi, l’exécutif a "la possibilité d’actionner ces mesures", notamment au niveau local et si la situation l’exige.

 

Lyon : "La vidéoprotection est un outil nécessaire aussi pour la lutte pour la sécurité des Français"

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Grégory Doucet, maire de Lyon, se sont écharpés à la suite d’une agression par arme à feu de policiers. Le ministre a notamment reproché le manque de vidéo-surveillance dans la ville. Christophe Castaner souligne que les faits sont "graves" : des coups de feu contre les policiers de la BAC lors d’une opération" contre le trafic de drogue". Il rappelle, en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur, avoir été à l’origine de l’Ofast pour lutter contre les stupéfiants qui permet de "piloter la lutte contre le trafic de drogue au plus près du terrain, mais aussi à l’international".

Ce plan "de 55 mesures" est porté par Gérald Darmanin "avec le volontarisme qu’on lui reconnaît", estime le député. "La vidéoprotection est un outil majeur", explique-t-il : "à Lyon, il y a 571 caméras qui sont installées", dont 60 dans le 9e arrondissement où les faits se sont déroulés. "Il y a par contre des quartiers, le quartier Sakharov par exemple, où il y a zéro caméra."

Pour appuyer son propos, il rappelle "l’attentat terroriste à Lyon à la Brioche Dorée" lors duquel "grâce à la vidéosurveillance", les services "ont retrouvé l’endroit où était caché le terroriste". "Et nous l’avons neutralisé dès qu’il est sorti de chez lui", souligne Christophe Castaner qui était alors ministre de l’Intérieur.
"La vidéoprotection est un outil nécessaire aussi pour la lutte pour la sécurité des Français."

 

"La sécurité appartient à tous les clans politiques, elle appartient aux Français : nous devons la garantir"

Il y a toutefois toujours des maires qui sont opposés à la multiplication des caméras de surveillance. Pour Christophe Castaner, "je pense qu’ils ont tort de penser que la sécurité appartiendrait à un clan politique qui n’est pas le leur", ces maires étant généralement de gauche et la sécurité un thème plutôt de droite. "La sécurité appartient à tous les clans politiques, elle appartient aux Français : nous devons la garantir."

Le président du groupe LREM à l’Assemblée appuie la proposition de Gérald Darmanin de "contrats de sécurité intérieure", contrats "au plus près du terrain entre maires, État et ministère de l’Intérieur".

 

"Il y a une banalisation des violences contre les policiers"

Face à l’augmentation de la violence dans les quartiers, comme à Lyon, l’inquiétude monte concernant la sécurité des policiers et gendarmes. "Il y a une banalisation des violences contre les policiers", confirme Christophe Castaner. "Donc nous devons protéger ceux qui nous protègent, c’est une évidence."

Pour autant, il explique que les policiers interviennent "chaque instant" en France, "et le font dans des conditions de sécurité". "Nous devons veiller, renforcer leurs moyens… c’est ce que nous faisons", juge l’ancien ministre de l’Intérieur qui ne manque pas de rappeler le recrutement de "10.000 policiers et gendarmes supplémentaires" durant le quinquennat Macron. Le budget de la Sécurité a augmenté, souligne-t-il, sous son autorité "et sous l’autorité de Gérald Darmanin". "Il faut pour nos forces de sécurité intérieure des moyens pour agir et pour se protéger pour nous protéger."

 

"Si la légalisation ou la dépénalisation du trafic de drogue réglerait le problème du trafic de drogue, moi je n’y serais pas hostile"

La légalisation du cannabis se fait de plus en plus pressante en France. Notamment, face à l’échec de la politique de prohibition. Le Luxembourg devrait le légaliser, tandis que l’Italie allège sa loi autorisant l’auto-culture. Cette question de la légalisation pourrait donc s’inviter dans la campagne électorale. "Dans une campagne électorale, tout doit être abordé", explique Christophe Castaner.

"Si la légalisation ou la dépénalisation du trafic de drogue réglerait le problème du trafic de drogue, moi je n’y serais pas hostile", déclare le député LREM. Mais ce dernier pense que "la dépénalisation ne réglerait pas le problème". "Je ne crois pas que l’un chasse l’autre, mais je suis sur ces sujets sans tabou."

Personnellement, toutefois, il déclare ne pas y être "favorable", notamment car "ça laisserait penser que la drogue, ce ne serait pas si grave". "Or, la drogue c’est grave, en particulier pour les plus jeunes d’entre nous."

 

Pouvoir d'achat : "Les experts annoncent 5%, 5,5%, d’ici l’année prochaine, d’augmentation de l’inflation"

Le pouvoir d’achat fait partie des préoccupations majeures des Français. Une préoccupation qui revient : en 2018, alors que Christophe Castaner était ministre de l’Intérieur, la grogne sociale débouchait sur le mouvement des Gilets Jaunes. "L’inquiétude, ce n’est pas celle de la résurgence d’un mouvement : l’inquiétude, c’est celle d’un phénomène inflationniste que nous connaissons dans le monde entier", analyse-t-il.

En Zone euro, "les experts annoncent 5%, 5,5%, d’ici l’année prochaine, d’augmentation de l’inflation", souligne le député des Alpes de Haute-Provence. Pour lui, l’exécutif y répond, "notamment par l’indemnité inflation, par le chèque énergie". "Le pouvoir d’achat est au cœur de ce que nous avons fait, et notamment quand on crée de l’emploi."

L’augmentation de l’inflation concerne "tous les Français", souligne le député, "même si effectivement, il y a des plus bas revenus". Mais le député rappelle qu’une personne au SMIC a vu son salaire net augmenter "de 170 euros" depuis le début du quinquennat. "C’est énorme". "Mais en même temps, quand vous êtes au SMIC, c’est la galère, et quand vous êtes au SMIC+170 euros, c’est toujours la galère". "On doit rester mobilisés", concède le député.

 

"Les oppositions ne se parlent qu’entre elles et ne parlent qu’à elles-mêmes"

Une enquête publiée par Fondapol le 27 octobre 2021 semble montrer que les thèmes de droite sont de plus en plus ancrés dans les préoccupations des Français. Mais Christophe Castaner souligne que la semaine précédente, une enquête disait l’inverse et que "les thèmes sociaux sont prioritaires". "Si on regardait le sujet prioritaire d’il y a quatre mois, il n’a rien à avoir avec le sujet prioritaire d’il y a deux mois", analyse le député LREM. Et ainsi de suite.

"La responsabilité du président de la République est de répondre à toutes les attentes, à toutes les tensions. Et de rester mobilisé." Pour le député de la majoritaire, "nous agissons", alors que "les oppositions ne se parlent qu’entre elles et ne parlent qu’à elles-mêmes".

Parmi ces oppositions, il critique Les Républicains mais surtout Éric Zemmour qui "passe son temps à avoir une gueguerre de rivalité avec Marine Le Pen, qui répond à Éric Zemmour". Inversement, il estime que la majorité présidentielle est "à l’écoute". Cette dernière va lancer "une grande concertation sur le terrain pour être à l’écoute et prendre le pouls des Français".

 

Éric Zemmour fait des "coups les plus idiots les uns que les autres"

Néanmoins, les sondages donnent à Éric Zemmour et Marine Le Pen environ 30% d’intentions de vote cumulées. Pas de quoi inquiéter Christophe Castaner qui revient sur le lancement de la campagne d’Emmanuel Macron. À ce moment-là, ça paraissait "évident que Marine Le Pen" aurait été en tête du Premier tour, selon les sondages. "Résultat ? Elle n’a pas été en tête. C’est lui qui a été en tête et il est président de la République". "Ce phénomène n’est pas nouveau", concernant les candidats d’extrême-droite très hauts dans les sondages.
Toutefois, aujourd’hui, le troisième candidat, Éric Zemmour, "pour exister fait le buzz permanent", ce à quoi Christophe Castaner ne veut "pas contribuer". "Je vais lui laisser faire cela, et faire ses coups les plus idiots les uns que les autres." Le dernier en date est celui de la "suppression du permis à points" qui est "la mesure populiste par nature".

 

 

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