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L'opinion d'Éric Revel : "La France doit-t-elle tomber aussi bas que l'Argentine pour prendre le taureau par les cornes ?"

OPINION SUD RADIO - Éric Revel est revenu sur l’écrasante victoire de Javier Milei aux élections législatives de mi-mandat en Argentine. L’éditorialiste craint que la France doit tomber aussi bas que l’Argentine pour prendre « le taureau par les cornes ».

Éric Revel a évoqué la victoire de Javier Milei aux élections législatives
(Photo by JUAN MABROMATA / AFP)

La victoire sans appel de Javier Milei est aussi éclatante qu'inattendue Éric ?

"Ah oui, c'est sûr que la victoire écrasante du « Trump de la Pampa », Javier Milei, le président argentin, et son parti ont tout écrasé sur leur passage. Même le parti historique très fort en Argentine, le parti peroniste. 41%, ça n'a pas fait de détails. Un vote à la tronçonneuse. 

Milei et son parti ont remporté 16 des 24 circonscriptions qui étaient mises en jeu pour ce mi-mandat. La principale surprise électorale vient du fait que la province de Buenos Aires, qui est plutôt acquise au vote peroniste, a été aussi remportée par le candidat de Milei, alors que deux mois plus tôt, ce candidat essuyait une défaite aux élections locales. Donc c’est une victoire écrasante, une victoire inattendue de Milei, à qui beaucoup de médias promettaient un funeste sort."

"Trump avait promis 40 milliards d'aide à Buenos Aires"

Il a obtenu le soutien de son meilleur ami, Donald Trump, qui a beaucoup pesé dans la balance ? 

"Oui, comme Trump avait promis en cas de victoire de Milei 40 milliards de dollars d'aide à Buenos Aires, évidemment les électeurs, les argentins qui sont encore souvent dans des situations sociales très difficiles se sont dit : « 40 milliards de dollars il faut les ramasser ». 

En tout cas, Trump avait promis cette aide massive en cas de victoire de Milei. Il a félicité, Trump a parlé de victoire écrasante pour Javier Milei. Donc l'Argentine devrait dans les jours, dans les semaines qui viennent recevoir une aide de 40 milliards de dollars de Trump. Évidemment Donald Trump suit avec beaucoup d'intérêt parce qu'ils se ressemblent beaucoup."

"On l'appelle l'homme à la tronçonneuse"

Javier Milei est un libertarien c'est ça ? 

"Oui alors libertarien c'est plus que libéral. C'est un libéral libéral. On l'appelle l'homme à la tronçonneuse. Il a fermé des ministères, il a coupé dans les dépenses publiques qui ont été réduites de 30%. Le taux d’inflation qui était un sport national en Argentine est passé de 212% en 2023 à 32% cette année. Donc il a été élu pour combattre l'inflation, il combat l’inflation. 

Mais évidemment il y a aussi le revers de la médaille. On parle de 200 emplois détruits, notamment dans la fonction publique. Et puis il y a l'éternel sujet du taux de pauvreté sur lequel se déchirent les uns et les autres. J’ai pris le chiffre de l'Institut National de la Statistique Argentine, l'INSEE argentin, et bien le taux de pauvreté est encore très élevé 32%. Mais d'après ces chiffres il aurait reculé de 6 points par rapport à 2024. Ce sont les chiffres de l'Institut National de la Statistique Argentine."

"Ce résultat a dû siffler aux oreilles de notre classe politique"

Alors pourquoi ce qui se passe en Argentine est intéressant ? 

"Car on est en plein débat budgétaire en France, on n'a pas non plus de majorité comme Milei, il n'avait pas de majorité. Et avec cette victoire électorale il n'en aura pas davantage. Et bien quand on a du courage politique. Quand on n'a pas peur d'affronter le « qu’en dira-t-on » médiatique, on fait peut-être des réformes qu'on n'est pas capable de faire autrement. 

Je pense que ce résultat, même s'il n'est pas transposable à la France, a dû siffler aux oreilles de notre classe politique. La France devra-t-elle tomber aussi bas que l'Argentine pour prendre le taureau par les cornes ? Je vous pose la question. Et je pense que beaucoup de politiques à gauche et à droite à l'Assemblée Nationale Française se posent la question."

Retrouvez Drôle d'époque dans le Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger.

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