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L’opinion d’Éric Revel : "Macron est en rupture avec l'agriculture française sur le Mercosur"

OPINION SUD RADIO – Éric Revel s’est étonné du revirement de position d’Emmanuel Macron concernant l’accord du Mercosur, qu’il soutient désormais. Le président de la République a même été recadré par la ministre de l’Agriculture.

Eric Revel s’est étonné du revirement de position d’Emmanuel Macron concernant l’accord du Mercosur, qu’il soutient désormais
Ludovic MARIN - AFP

Il y a une confusion sur le fameux traité du Mercosur. Emmanuel Macron a allumé la mèche où certains se semblent trahis.

Il y a encore quelques semaines, Emmanuel Macron estimait que c'était un traité inacceptable.  Mais au moment du sommet préparatoire de la COP30, Emmanuel Macron reçu par le président Lula a dit que ce traité était plutôt positif. Donc on a compris que la France était prête à le signer.

Il a même affirmé que les demandes françaises avaient été entendues par la Commission européenne. Même si on le sait, il y a de nombreuses clauses qui restent à voir. Alors le traité du Mercosur, je le rappelle, c'est un traité de libre-échange dans lequel les pays d'Amérique du Sud, le Brésil justement, de son ami Lula, l'Argentine, Uruguay, le Paraguay, vont davantage exporter du bœuf dont on se demande comment il est élevé, du soja, du sucre, vers l'UE, donc vers la France. En échange de quoi l'Europe exporterait plus de voitures, de machines et de vins.

Le Brésil, et M. Lula, toujours, souhaitent que ce traité soit signé avant la fin de cette année, en décembre 2025. Alors est-ce que le chef de l'État français a voulu faire plaisir à Lula ? Est-ce qu'il a voulu peser sur l'assiette nationale en remettant une pièce dans la machine ? Les syndicats, eux, se sont mobilisés immédiatement. Vous avez dit, la mèche est allumée et le feu couvre, le feu couvre dans nos provinces. 

"Macron a remis une pièce dans la machine de la contestation agricole"

Les syndicats agricoles se sentent ulcérés, trahis, par cette déclaration d'Emmanuel Macron sur ce traité.

Oui. Le principal syndicat des agriculteurs, la FNSEA, dénonce un revirement total d'Emmanuel Macron. Une rupture avec l'agriculture française. Il voit même, avec cette approbation prudente d'Emmanuel Macron, un affront. Et puis d'autres syndicats, comme la Coordination rurale ou la Confédération paysanne, qui est plus à gauche, parlent de trahison, de mort de l'agriculture française.

C'est vous dire si, à distance, depuis le Brésil, Emmanuel Macron, en estimant que cet accord était plutôt positif a remis une pièce dans la machine de la contestation agricole. Et je peux vous dire que la ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard, rame pour essayer de remettre un peu d'eau pour refroidir la machine. Mais voilà, le coup est parti.

On se demande pourquoi Emmanuel Macron, qui jugeait inacceptable ce traité, tout à coup, depuis le Brésil, explique qu'il est plutôt positif. 

"Annie Gennevard recadre la déclaration du président de la République"

Mais du coup, il y a un clash entre le président et la ministre de l’Agriculture. C'est du jamais vu.

C'est ça qui est incroyable. Ça veut dire qu'Annie Gennevard, avec des pincettes dans le JDD, hier, recadre la déclaration du président de la République, de son chef. Elle dit que les clauses, pour l'instant, ne sont pas réunies, qu'on peut pas signer en l’état ce traité du Mercosur. Pourquoi ? Il y a au moins deux clauses. La plus évidente, c'est celle des fameuses clauses miroir.

Est-ce qu'on va admettre d'importer des produits qui ne respectent pas les mêmes clauses phytosanitaires que ce qu'on impose à nos agriculteurs français ? C'est absolument inimaginable. Donc entre Annie Gennevard et le président de la République, quand il va rentrer en France, il va falloir qu'ils s'expliquent, parce qu'il y a d'autres pays qui contestent l'accord du Mercosur à l'intérieur de l'Europe. Il y a la Pologne, il y a l'Autriche, il y a l'Irlande, il y a la Hongrie. Quel camp va choisir Emmanuel Macron au moment où il n'a jamais été aussi impopulaire et au moment où nos campagnes, s'inquiètent ? Il va falloir que le président clarifie sa position.

Retrouvez Drôle d'époque dans le Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger

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