Alors que la France se cherche encore un Premier ministre et que le spectre d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée Nationale plane toujours, ce sondage exclusif IFOP-Fiducial pour LCI, Le Figaro et SUD RADIO livre un éclairage sur les intentions de vote des Français au 1er tour en cas d'élections législatives anticipées si celles-ci étaient prévues ce dimanche 12 octobre.
Réalisée les 7 et 8 octobre 2025 auprès de 1 386 électeurs inscrits, cette enquête doit être interprétée comme une indication significative de l'état des rapports de force actuels dans la perspective d'un prochain scrutin législatif.
Un RN solidement ancré comme première force électorale
Le Rassemblement national de Jordan Bardella et Marine Le Pen, soutenu par Éric Ciotti et son mouvement Union des droites pour la République (UDR), atteint 35 % à 36% des intentions de vote dans toutes les hypothèses testées par l’IFOP.
Ce niveau, stable depuis septembre, confirme une dynamique d’implantation durable, particulièrement forte dans les territoires ruraux et les classes populaires : 48 % chez les ouvriers et 47 % parmi les ménages les plus modestes (revenu inférieur à 900 euros par mois).
Chez les retraités, le RN reste solide (32 %), mais l’avance se creuse surtout chez les actifs (36 %).
Ce socle traduit une hégémonie populaire et territoriale, comparable à celle des grands partis de gouvernement d’autrefois.
En cas de bloc élargi « RN + Ciotti + Reconquête » d'Eric Zemmour, les intentions de vote grimperaient même jusqu'à 40 %.
Emmanuel #Macron doit tirer les leçons des consultations de la dernière chance menées par Sébastien #Lecornu afin de nommer un Premier ministre d'ici vendredi soir
— Sud Radio (@SudRadio) October 9, 2025
L'article : https://t.co/fBrGjTKd9B
Une gauche unie à 24 %, faible en cas de scission
Dans le cas (improbable ?) où le Nouveau Front populaire (NFP) se présenterait sous une forme élargie et regrouperait La France Insoumise (LFI), les Ecologistes, le PS, le PCF et Place publique, ce bloc soudé obtiendrait 24 % des voix.
Mais les scénarios de division montrent la fragilité de cette union et une tout autre réalité :
- En cas de liste commune « LFI + Écologistes » contre une autre « PS + PCF + Place publique », la gauche se scinderait en deux blocs à 10 % et 17 %, totalisant 27 % mais se neutralisant localement.
- Si La France Insoumise partait seule face à une « Union de la gauche modérée », LFI tomberait à 8 %, contre 19 % pour le bloc PS-Glucksmann-Verts.
Cette fragmentation, visible dans les électorats jeunes et diplômés, met en lumière la fracture idéologique entre l’aile radicale de Jean-Luc Mélenchon et la gauche pro-européenne incarnée par Raphaël Glucksmann.
La majorité présidentielle à son plus bas niveau historique
Les partis de la majorité (Renaissance, Modem, Horizons, UDI) tombent à 14 %.
La désaffection touche toutes les catégories : 19 % chez les cadres, 9 % chez les femmes et 12 % chez les employés.
La « Macronie » n’apparaît plus que comme une troisième force minoritaire, concurrencée à droite par les Républicains et à gauche par Glucksmann.
Cette érosion du Bloc présidentiel-centre droit s’explique par l'irritation suscitée par celui qui l'incarne, Emmanuel Macron, ses prises de décisions, la fatigue du pouvoir et la perte de cohérence d'un « bloc central » miné de plus en plus en plus de l'intérieur, comme en témoignent l'appel récent à la démission du Chef de l'Etat par Edouard Philippe ou encore la manifestation de l'incompréhension de Gabriel Attal à l'égard de son ex-mentor.
Gauche, droite, proche de #Macron...
— Sud Radio (@SudRadio) October 9, 2025
Quel Premier ministre après #Lecornu ?
Tour d'horizon des profils potentiels : https://t.co/rFAqoCWlmM
Les Républicains face à un dilemme stratégique
Les Républicains recueillent 12 % des intentions de vote, mais la question centrale du sondage réside dans leurs alliances futures.
L’étude révèle que 61 % des sympathisants LR souhaitent une union avec le RN et Reconquête, contre 39 % préférant une alliance avec le bloc central.
Ce clivage interne, déjà incarné par le virage adopté par Éric Ciotti, montre que la droite traditionnelle est à un tournant historique : entre un rapprochement assumé avec l’extrême droite ou une marginalisation politique.
A noter que la volatilité électorale reste forte puisque près d’un quart des électeurs se disent encore « indécis » ou susceptibles de changer d’avis.
Les jeunes de moins de 25 ans, plus sensibles aux thématiques écologiques et sociales, donnent 41 % de leurs voix au NFP, tandis que les plus de 65 ans penchent à 60 % vers la droite ou l’extrême droite.
En tout cas, si des élections anticipées devaient se tenir, la perspective d’une cohabitation avec Jordan Bardella, Premier ministre, ne relèverait plus de la fiction, mais d’un scénario électoral crédible.
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Tous les détails et les chiffres de ce sondage exclusif IFOP-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio :