ENTRETIEN SUD RADIO - Départ de François Bayrou, futur Premier ministre, union des droites : Éric Ciotti (UDR) a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
"Un retour au peuple"
Jean-François Achilli : François Bayrou démissionne. Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Éric Ciotti : "Retour au peuple. Pour moi, il n’y a aucune solution qui relèverait de la tambouille politicienne, comme M. Macron s’y confond depuis plusieurs années. On est quasiment dans une situation de crise de régime, il n’y a aucune majorité à l’Assemblée nationale. La seule solution en démocratie, c’est le retour vers le peuple. C’est dissolution ou démission du président de la République."
.@eciotti (@partiudr) : "Nous sommes dans une situation de quasi-crise de régime. La seule solution est un retour au peuple, avec une dissolution ou une démission de #Macron" #GrandMatin
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Vous dites qu’il n’y a pas de majorité, pourquoi ?
"Parce qu’il y a eu une coalition des contraires au second tour des législatives, avec ce ridicule front républicain. Une coalition qui est allée de LFI jusqu’à LR. Ce front républicain a conduit au chaos."
La mobilisation "Bloquons tout" du 10 septembre est-elle une expression du peuple ?
"Non, sûrement pas. Les mobilisations avec un fond de violence potentiel n’ont rien à voir avec l’expression du peuple. Ça ne se règle pas dans la rue, ça se règle dans les urnes. Ce n’est pas la loi des bandes et des casseurs."
S’il n’y a pas de dissolution et qu’Emmanuel Macron nomme Sébastien Lecornu à Matignon ?
"On ira dans la même impasse qu’avec Michel Barnier ou François Bayrou. Je vois la tendance : faire appel au Parti socialiste. Alors que le pays n’a jamais été autant à droite, que les valeurs de droite n’ont jamais été aussi plébiscitées, on va vers une barre à gauche avec les habituels délires : plus d’impôts, plus de taxes. C’est ridicule."
"Le pays n’a jamais été aussi à droite… et on va sans doute pencher à gauche. C’est ridicule !"
Vous avez adressé un message à vos anciens amis LR : combien de temps encore resterez-vous arrimés au Titanic macroniste ? Mais l’union des droites ne marche pas, non ?
"Ça ne marche pas pour l’instant, mais ça progresse. La droite ne pourra plus gagner si elle n’est pas alliée avec le Rassemblement national. C’est une vérité absolue."
Et avec Reconquête ?
"Reconquête n’a aucun député. Leur discours, je le comprends mal : parler d’union et dans le même temps multiplier les attaques. Ce qui compte, c’est la force de l’alliance que nous avons bâtie avec le Rassemblement national. J’ai cassé tous les codes, j’ai rompu ce cordon sanitaire ridicule. Tous les patriotes doivent s’unir. Les Français trouvent absurde qu’on leur parle de danger fasciste. Ils savent que ceux qui ont gouverné depuis des décennies ont mis le pays dans l’état où il est. Il n’y a aucun risque à changer."
Cette dissolution, c’est aussi une opportunité pour récupérer les voix des Républicains ?
"Mon sujet n’est pas le sort des Républicains, c’est celui de la France. Ceux qui nous ont envoyés dans le mur doivent arrêter."
Et les adhésions à l’UDR ?
"Depuis samedi soir, nous avons eu plusieurs centaines d’adhésions, beaucoup venant des Républicains. Ils ne supportent plus l’ambiguïté de leurs dirigeants."
L’union des droites avec Marine Le Pen ? "Il n’y a aucune contradiction"
Marine Le Pen dit ne pas être de droite. N’est-ce pas un problème pour votre union ?
"Marine Le Pen parle à tous les Français. J’ai fait cette alliance avec elle et avec Jordan Bardella, et je la remercie. Elle a donné des résultats extrêmement importants. Je ne vois aucune contradiction."
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Le procès en appel de Marine Le Pen aura lieu en pleine campagne municipale, entre janvier et février 2026. Un problème ?
"Oui, naturellement. Les avocats de Marine Le Pen avaient demandé que ce procès ait lieu après les municipales, pour préserver la sérénité du débat. Cela pose des questions sur notre démocratie et sur la confusion entre justice et politique."
Quelle image avez-vous aujourd’hui d'Emmanuel Macron ?
"Il est l’artisan du chaos. Sa parole est discréditée à l’international, nous avons perdu notre place en Afrique. À l’intérieur, c’est un échec quasi intégral : plus de violence, plus d’immigration, 500 000 étrangers arrivent légalement chaque année. Il a affaibli le pays comme aucun de ses prédécesseurs. Nous sommes revenus à la IVe République. La seule réponse, c’est le retour au peuple. Sa démission serait sans doute la seule solution."
Votre réaction à l’affaire des journalistes enregistrés avec des responsables socialistes ?
"Nous créons une commission d’enquête sur la neutralité du service public. Qu’il y ait des convictions personnelles à gauche, c’est leur droit. Mais pas quand l’argent public finance les chaînes. Quatre milliards d’euros ne doivent pas servir à des prises de position partisanes."
Que pensez-vous de la candidature de Louis Sarkozy à la mairie de Menton ?
"Je ne le soutiendrai pas. Je ne comprends pas ce parachutage. Notre département n’est pas un laboratoire politique. Sa candidature se situe dans la sphère macroniste."