Ce week-end, la tension est montée d'un cran autour de la Turquie. Que ce soit sur son flanc sud avec le régime syrien ou du côté occidental avec l'ouverture des frontières pour les migrants en direction de l'Union européenne, la paix semble être menacée autour de l'ancien empire ottoman. Et tout ça semblait déjà écrit.
Un plan connu depuis plus de vingt ans
"On a été totalement naïf depuis des années", s'indigne l'eurodéputé du Rassemblement national. Jérôme Rivière se souvient déjà du discours d'Erdogan en décembre 1997, alors qu'il était maire d'Istanbul. "Il parlait des minarets qui sont des baïonnettes, des mosquées qui sont des casernes, des croyants qui sont des soldats", remémore-t-il. "Il nous explique déjà il y a 23 ans son plan pour la Turquie et l'Union européenne", alerte l'élu. "En mars 2017, sur Twitter, il appelle les Turcs vivant dans l'Union européenne à faire au moins 5 enfants pour prendre une revanche", rappelle-t-il, soulignant "la lâcheté de l'Occident, terrible mais récurrente".
Une situation qui lui fait quelque peu "penser à 1938". "Il nous a expliqué ce qu'il allait faire, il nous menace, on le paie, cette année on lui a reversé près de 8 milliards d'euros", note Jérôme Rivière. "On a une sorte de syndrome de Stockholm", déplore-t-il. "Ce dictateur est en train de mener deux guerres, une guerre d'invasion en Syrie et avec des moyens différents mais tout aussi dangereux, il mène une guerre à l'UE en envoyant des dizaines voire des centaines de milliers de migrants sur la frontière grecque pour rentrer dans l'Union européenne", prévient le député européen. "Le plan d'Erdogan est clair et transparent, il veut prendre une revanche", prévient-il.
Une réponse européenne ?
"On a renoncé à avoir des frontières intérieures. Dans le cadre de Schengen, on est totalement ouvert", souligne Jérôme Rivière. "On n'est plus capable de protéger nos frontières, nos dirigeants manquent de vision et de capacité à les rétablir", s'indigne-t-il. L'élu du Rassemblement national a pourtant des idées pour gérer cette crise : "il faut proposer à nos alliés grecs des moyens, y compris militaires, pour se porter à cette frontière extérieure et empêcher des migrants de rentrer". "Il est inimaginable que l'on puisse accepter cette nouvelle étape de submersion. Il faut qu'il y ait une réaction européenne", appelle-t-il de ses vœux.
Si dans l'immédiat, la réponse doit être européenne, Jérôme Rivière "ne crois pas à l'Europe de la défense". "Je pense que c'est surtout une question de souveraineté nationale", précise-t-il. "On n'entend pas les tenants de l'Europe de la défense. Que font-ils des propositions pour soutenir les Grecs ?", interroge l'élu. "Les Grecs sont dans une immense difficulté. C'est Lampedusa puissance 10", compare l'eurodéputé avec la situation italienne quelques années auparavant. "L'Union européenne a une politique qui est volontairement à frontière ouverte et pour l'immigration massive", dénonce-t-il.
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