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Ian Brossat : "Emmanuel Macron fait la guerre aux chômeurs au lieu de faire la guerre au chômage !"

"Un président de la République qui prend la parole pour dire 'notre priorité sera de contrôler les chômeurs', je trouve ça assez dégueulasse" a affirmé Ian Brossat, invité du “petit déjeuner politique” le 12 novembre sur Sud Radio. Pour lui, "Emmanuel Macron fait la guerre aux chômeurs au lieu de faire la guerre au chômage !"

chômeurs
Ian Brossat, interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 12 novembre, dans "le petit déjeuner politique".

Allocution d'Emmanuel Macron, mesures annoncées sur les chômeurs, crise sanitaire, campagne des présidentielles : Ian Brossat, adjoint au maire de Paris et porte-parole national du Parti Communiste Français, répond aux questions de Benjamin Glaise.

Ian Brossat : "Emmanuel Macron fait la guerre aux chômeurs au lieu de faire la guerre au chômage !"

Emmanuel Macron a prononcé au Mont-Valérien le 11 novembre un discours en hommage à Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération. Pour Ian Brossat, "c'était un discours opportun. Si Emmanuel Macron se contentait de faire des discours de commémoration, tout irait bien ! Quand il parle du passé ça va, le problème c'est quand il parle du présent et de l'avenir", estime-t-il.

Ian Brossat "approuve ce qui a été dit à cette occasion. En revanche, ce qu'il a dit 2 jours avant en stigmatisant les chômeurs, en faisant l'éloge du travail, tout en refusant de revaloriser le travail, à augmenter les salaires, ça me dérange. Emmanuel Macron fait la guerre aux chômeurs au lieu de faire la guerre au chômage ! Ce discours vise à faire croire que dans notre pays, les chômeurs seraient trop indemnisés, quand on sait que la moitié des chômeurs ne touchent rien, que la moitié des chômeurs indemnisés touchent en moyenne moins de 950 euros par mois", dénonce-t-il. 

"On est en train d'expliquer que c'est trop, qu'il faut leur mettre encore un peu plus la tête sous l'eau. Un président de la République qui prend la parole pour dire 'notre priorité sera de contrôler les chômeurs', je trouve ça assez dégueulasse. Une fois de plus, on pointe les plus petits, les plus fragiles. En revanche, ceux qui s'en mettent plein les poches, y compris en bénéficiant d'aides publiques, ceux-là on ne les contrôle jamais. Il y a une espèce de deux poids deux mesures qui me choque profondément".

"Je m'adresse à Madame Borne : quand est-ce qu'elle contrôlera l'usage des fonds publics débloqués pour les entreprises ?"

Pour Ian Brossat, "les salaires sont trop bas, il y a urgence dans notre pays à augmenter les salaires. Avec Fabien Roussel, nous faisons de la question du travail, de l'emploi, de la feuille de paie, la priorité de la prochaine élection présidentielle. Tout augmente, sauf les salaires et les pensions", déplore-t-il. Pour augmenter ces salaires, "on a des marges de manœuvres : la première est l'augmentation du SMIC. Depuis 5 ans, le gouvernement n'a pas réalisé un seul véritable coup de pouce au SMIC. Nous préconisons une augmentation de 15%, un SMIC à 1.800 euros brut, un peu plus de 1.500 euros net. Les patrons du CAC 40 se sont accordé une augmentation de salaire de 30% ! Il ne serait pas injuste que les SMICards, pour vivre plus correctement, doivent avoir un peu d'air", estime-t-il.

"Je m'adresse à Madame Borne, ministre du Travail : plutôt que contrôler les chômeurs, quand est-ce qu'elle contrôlera l'usage des fonds publics débloqués pour plein d'entreprises, dont certaines derrière suppriment de l'emploi, alors que ce sont des aides accordées pour préserver l'emploi ? Contrôlons, mais contrôlons aussi cet argent public-là".

"Le Président a choisi son camp, celui des plus riches"

Emmanuel Macron est assez positif sur l'état de notre Économie. "Il cache la réalité aux Français, affirme Ian Brossat. Il ignore volontairement ce que vivent des millions de Français, il fait semblant de ne pas voir une partie de la réalité. 10 millions de Français vivent sous le seuil de la pauvreté, et le Président a le culot de nous expliquer que tout va bien et que la situation économique est florissante : elle est bonne pour un certain nombre de gens, notamment les plus riches qui ont été gavés par le gouvernement, mais beaucoup de gens rament, ont des difficultés, pour lesquels le Président ne fait rien. Le Président a choisi son camp, celui des plus riches et il met sur le bord de la route des tas de gens en difficulté, pour lesquels il n'a pas la moindre attention".

Le Président a affirmé que la hausse du pouvoir d'achat pendant son quinquennat a été de 150 euros par mois. Pour Ian Brossat, "il fait une moyenne mais on fait tout dire aux moyennes ! Les plus riches se sont enrichis mais ce n'est pas ce que vivent les gens. Est-ce qu'ils ont le sentiment que leur pouvoir d'achat a augmenté ? Les chèques mis en place par le gouvernement sont bien inférieurs au niveau des hausses subies. On a besoin d'un président de la République qui demain prenne en compte cette réalité".

Ian Brossat est le directeur de campagne de Fabien Roussel, candidat communiste pour la présidentielle. Sur le pouvoir d'achat, il propose "l'augmentation des salaires, du SMIC, mais aussi la baisse des taxes qui pèsent considérablement sur les Français, explique-t-il. Pour l'essence par exemple, on aurait besoin de revenir à une taxe flottante".

Avec Jean-Luc Mélenchon, "nous ne disons pas la même chose"

Fabien Roussel est donné à 2 à 3% dans les derniers sondages. Pourquoi partir seul, est-il irréconciliable avec Mélenchon ? Pour Ian Brossat, "ce n'est pas la question d'être irréconciliable mais nous ne disons pas la même chose. Notamment sur la question de la sécurité, qui est très importante pour les gens qui vivent dans les quartiers populaires mais aussi en zones rurales. On doit se préoccuper de ces questions de sécurité. Même chose pour le nucléaire, on ne peut pas se passer du nucléaire sans faire exploser la facture d'énergie".

"Nous sommes prêts à discuter avec Arnaud Montebourg. Mais Fabien Roussel sera candidat parce qu'il a un discours singulier, différent. Les choses changeront car il a encore une notoriété qui n'est pas totale. Plus la campagne va se passer, plus il se fera connaître et il gagne à être connu ! Nous irons jusqu'au bout de cette campagne pour porter nos convictions. Fabien Roussel est sincère, entier et il défendra ses convictions jusqu'au bout", insiste-t-il.

 

 

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