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Guillaume Larrivé : "La présidence Macron s'enfonce dans une improvisation pagailleuse"

Par Mathieu D'Hondt

Guillaume Larrivé (député LR de l'Yonne et porte-parole des Républicains) était ce vendredi l'invité politique du grand matin Sud Radio.

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Pas de répit ces temps-ci pour les parlementaires qui planchent actuellement sur le projet de loi phare du gouvernement relatif à la moralisation de la vie publique. Les débats font rage dans l'hémicycle. On en parle avec notre invité Guillaume Larrivé (député LR de l'Yonne et porte-parole des Républicains).

Bonjour Guillaume Larrivé, les nuits sont courtes en ce moment pour les parlementaire, n'est-ce pas ?

Oui mais on n'est pas à plaindre de ce point de vue là, même si les séances finissent effectivement très tard et s'enchaînent. Le véritable sujet, c'est qu'un vrai désordre s'est installé à l'Assemblée nationale et je suis d'ailleurs très préoccupé par notre institution parlementaire. Je trouve qu'elle est abîmée par la confusion, l'improvisation et les tensions qui règnent dans l'hémicycle.

...ou les coups d'éclat des parlementaires, certains ont-ils été trop loin cette semaine ?

Il est tout à fait normal qu'il y ait un débat au sein de l'Assemblée, ce qui ne l'est pas c'est que le président du groupe majoritaire ne soit pas présent, que le ministre des relations avec le Parlement soit également absent et que les vice-présidents de l'Assemblée nationale - qui président les séances - ne connaissent manifestement pas le règlement. Tout ça fait que ce débat, qui est censé porter sur la confiance dans la vie publique, ne va faire qu'accroître la défiance parce que les Français se rendent bien compte de la réalité. Cette réalité, c'est qu'après moins de 100 jours de pouvoir, la présidence d'Emmanuel Macron est déjà en train de s'enfoncer dans une sorte d'improvisation pagailleuse.

Il y a également des débats au Sénat, qui vient de donner son feu vert pour la réforme le code du travail par ordonnances. Une réforme qui va plutôt dans le sens du programme qui était porté par les Républicains. Est-ce plutôt un point positif selon vous ?

Ce n'est plus le sujet. Le sujet aujourd'hui, c'est de savoir si ce gouvernement va faire des choses utiles pour les Français. Il y a quelque chose qui me gêne beaucoup, c'est que la ministre du Travail, Mme Pénicaud, qui défend cette loi d'assouplissement du code du travail, devrait s'expliquer sur sa propre situation. Si ce qu'on dit est vrai, si en effet elle a bénéficié d'une plus-value importante liée à des stock-options dans un contexte où l'entreprise Danone faisait des licenciements massifs, c'est une pratique de prédation sociale. Je trouve qu'il est tout à fait choquant que la ministre du Travail ne se justifie pas de manière claire sur cette affaire.

Tant qu'elle ne s'est pas exprimée, est-elle encore légitime pour porter cette réforme, selon vous ?

Elle est ministre mais je constate que les affaires et les interrogations commencent à s'accumuler et il est nécessaire maintenant qu'elle s'exprime. Nous sommes un pays qui est attaché - et c'est tout à fait légitime - à une certaine conception du modèle social. Or, une pratique de prédation qui consisterait à empocher des plus-values en bénéficiant d'un effet boursier lié à des licenciements massifs, je trouve que ce serait tout à fait incompatible avec une forme d'éthique de la vie économique. Je suis très choqué que Mme Pénicaud n'ait pas été capable de s'expliquer pour l'instant sur ce qui me paraît être quelque chose de très préoccupant et de très malsain. Ça ressemble encore une fois à quelque chose qui relève plus de la prédation sociale que d'un comportement éthique dans la vie économique.

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