La commission parlementaire a rendu son rapport sur les violences en milieu scolaire, notamment à Bétharram. Conclusions et recommandations sont nombreuses, mais ce rapport n’est-il pas trop politique ?
Bétharram : "Nous attendons des actes"
Ce rapport appelle en tout cas à reconnaître la responsabilité de l’État et à créer un fond d’indemnisation et d’accompagnement des victimes. "Nous l’appelions de nos voeux depuis de longs mois. Fallait-il passer par une commission d’enquête parlementaire pour l’envisager ?, interroge Alexandre Perez, membre du collectif des victimes de Bétharram et élu à la mairie de Pau. Surtout un fond d’aide psychologique pour accompagner les victimes. C’est une bonne chose, mais seulement une préconisation. Nous attendons des actes."
On trouve aussi dans ce rapport une dénonciation d’un défaut d’action de François Bayrou, alors ministre de l’Éducation, ayant pu laisser les violences perdurer. "On se rend compte que c’est toujours la même chose : la reconnaissance des victimes, le signalement, les mesures juridiques, la prescription… Et savoir de quoi on parle, quels sont les établissements ciblés, pas seulement le privé sous contrat, mais aussi le public. Mais il y a déjà eu le rapport de la CIASE, la CIVISE, dont 70 recommandations sur 83 ont été révoquées. Là, sur 50, 15 sont faisables et pas déjà proposées avant. Cela ne fait pas grand chose."
Bayrou mis en cause par le rapport parlementaire sur les violences à l'école : "La position de @PaulVannierFI n’est que politique (...) Encore une fois, il n'y a que 5 lignes sur les victimes" dénonce Alexandre Perez, victime de Bétharram #GrandMatinhttps://t.co/CK212UrGF1 pic.twitter.com/laD3sFVD1W
— Sud Radio (@SudRadio) July 3, 2025
Un rapport qui ne parle que du passé
Est-ce un rapport politique ? "Ce n’est pas moi qui le dit, mais de nombreux praticiens, qui jugent ce rapport politique, souligne Alexandre Perez, membre du collectif des victimes de Bétharram et élu à la mairie de Pau. Monsieur Vannier n’est que politique, et s’est fait rétorquer par sa présidente sur son courrier d’attaque contre François Bayrou. La présomption d’innocence n’est même pas respectée." L’omerta peut-elle encore régner dans certains établissements ? "Il y a une culture de l’omerta dans toute l’éducation nationale. C’est un système, c’est fait ainsi. Le Canard Enchaîné relève bien que ce rapport ne parle pas de l’évolution des violences, qui ne se fait pas entre encadrants et élèves, mais entre élèves."
"Aujourd’hui, les violences, y compris sexuelles, se passent entre élèves. Or, ce rapport n’en parle pas. Il parle du passé. La structure nationale de signalement dont la création a été proposée est un projet que l’on porte. C’est bien de faire des commissions et des constats. Mais il faut passer à l’action, et créer une structure. On m’a reproché d’y avoir travaillé des mois, en contact avec Matignon. Le rapport propose par ailleurs la levée systématique du secret de la confession en cas de connaissance d’agressions sur un mineur et l’inscription de l’interdiction des châtiments corporels dans le code de l’éducation. Sauf que cela existe déjà. Il n’y a rien de révolutionnaire dans ce rapport."
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