Aujourd’hui, elle en rigolerait presque. Aurore Bergé s’est félicité mardi matin lors de Territoires d’Infos sur Public Sénat et Sud Radio, "d’être parti des Républicains" quand elle voit l’état du parti aujourd’hui. "On en vient à se poser la question d’exclure ceux qui sont Premier ministre, ministre de l’Économie et ministre des Comptes publics", a déploré la députée qui met en cause "l’absence totale de ligne" au sein de son ancien parti. "En 2017, le nouvel écran de fumée c’est de dire : 'On nous a confisqué la campagne, on nous a interdit de faire campagne'. Sauf qu’ils se sont obstinés à avoir François Fillon en candidat alors qu’il y avait d’autres options qui existaient. Du coup, ils s’interdisent de réfléchir à la ligne portée par François Fillon. Or, selon moi, il décrochait avant les affaires", a critiqué Aurore Bergé. Et de poursuivre : "Le projet qu’il portait n’était pas souhaité, ni même souhaitable. Avec Sens Commun, on gagne une primaire à droite mais pas une élection présidentielle".
Une "démarche très forte" des Constructifs
Si la députée des Yvelines n’appelle pas directement ses anciens camarades dont elle se sent encore proche pour certains à la rejoindre au sein d’En Marche, elle se réjouit malgré tout de la "démarche très forte" des députés à l’origine du groupes des Constructifs. Elle souligne également la très forte abstention au sein des Républicains au moment du vote de confiance avec seulement un quart des députés ayant voté contre. Néanmoins, la cohabitation avec son ancien parti pourrait fortement se dégrader avec l’élection de son nouveau président, surtout si Laurent Wauquiez, actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, prend la tête du parti. "Laurent Wauquiez a beaucoup changé. D’abord, il fonde la droite sociale, puis après c’est 'le cancer de l’assistanat'. Et puis, encore après, c’est une ligne extrêmement dur où même le FN, qui siège avec lui au conseil régional, lui fait une carte de membre d’honneur pour dire la convergence de ligne qui peut exister", a dénoncé la députée.
Interrogé également sur l’annonce du Premier ministre, Édouard Philippe, de réduire de 11 milliards d’euros la pression fiscale à partir de 2018, Aurore Bergé a assuré que ce n’était pas "une prise de risque excessive" mais tout simplement "conforme à ce que nous avions dit lors de la campagne". Parmi les baisses d’impôts, il y aura donc la suppression de la taxe d’habitation, la réforme de l’ISF et sûrement un effort sur l’impôt sur les sociétés, "en moyenne autour de 33 % contre 25 % en Europe". Pour compenser cette baisse, Aurore Bergé s’en tient aux économies annoncées mardi par Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics. "On a réussi, au mieux, à faire 2,5 milliards d’euros par an sur le budget de l’État. Là, on va faire 4,5 milliards d’euros d’économies".
Aucun ministère épargné par les économies
Tous les ministères vont donc être mis à contribution sans pour autant toucher aux effectifs de fonctionnaires. "Il n’y a pas d’enseignants en moins ou il n’y a pas des forces de sécurités en moins. Il y a des capacités de modernisation dans les ministères", a défendu la députée des Yvelines. "Quand Bercy fait un effort de près de 300 millions ou Matignon 60 millions d’euros d’économies, c’est tout simplement parce qu’on réussit à faire de la modernisation de nos services publics. On peut très bien le faire sans toucher à leur qualité", a-t-elle ajouté.
Concernant le ministère de l’Intérieur, Aurore Bergé a réaffirmé la promesse de campagne d’embaucher 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires malgré ce contexte d’économie. "J’ai visité un certain nombre de commissariats ou de gendarmeries dans ma circonscription, eux-même disent que la question ce n’est pas tant les moyens qui sont à déployer que leur bonne utilisation. Parfois ils ont des matériels obsolètes mais qui coûtent plus cher. Il faut faire cet audit ministère par ministère", a plaidé l’élue.
Aurore Bergé a aussi réagi à la décision des sénateurs de rejeter l’interdiction des emplois familiaux au sein de la loi pour la confiance dans l’action publique. La députée des Yvelines s’est dit, elle, favorable à cette mesure : "Ce n’est plus acceptable qu’on emploie de manière préférentielle les gens de sa famille. Il faut d’ailleurs éviter qu’il y ait des croisements qui puissent être fait entre parlementaire". La mesure devrait d’ailleurs être réintroduite par le gouvernement ou les députés lors de l’examen de la loi en commission la semaine prochaine.