Au lendemain de la grande réunion entre Emmanuel Macron et les députés de la République en marche, Aurore Bergé, porte-parole du groupe En marche, raconte : "C'était une configuration assez simple qui permettait à chacun d'échanger directement avec le président de la République". Un "moment important pour la majorité LREM", ajoute-t-elle, alors que la majorité est actuellement "à mi-mandat et engagée dans une réforme difficile qui a toujours mobilisé dans le pays, celle des retraites". "Les questions ont été exprimées très librement. Le président Macron et la majorité se sont tout dit", confie-t-elle, affirmant que "la majorité doit tout dire à son Président, comme le Président doit tout dire à sa majorité".
La réforme de la dépendance est prévue
Une étape importante dans la deuxième moitié du mandat, la réforme de la dépendance. Le Président s'est engagé à la mener "avant la fin du quinquennat". "Il n'y a pas une famille qui n'est pas ou ne va pas être confronté à la prise en charge de ses parents ou ses grands-parents, insiste Aurore Bergé, On n'a pas forcément les moyens financiers de prendre en charge ses aînés, mais ce ne doit pas être une question de moyens".
"Tout ne va pas mal" pour LREM
Contrairement à ce que l'on peut entendre, pour Aurore Bergé "on ne peut pas dire ni tout va bien ni tout va mal", s'appuyant notamment sur les chiffres du chômage, "au plus bas depuis dix ans". La porte-parole LREM annonce également que "la lutte contre le communautarisme est un point majeur" pour le gouvernement. "C'est pour ça que nous sommes vigilants sur les écoles hors contrats", confie-t-elle.
Et sur les risques de divisions au sein de la majorité, la députée infirme toutes les rumeurs. "On me parle toujours d'un risque d'implosion du groupe LREM.... La réalité est différente !", lance-t-elle, en reconnaissant le courage des siens. "Il y a des tensions extrêmement puissantes qui s'exercent contre les élus. ça crée un climat pas facile. Les députés de la majorité LREM ne se découragent pas", se félicite-t-elle. Face aux accusation d'amateurisme de la part des élus LREM, la porte-parole répond : "Les grands professionnels de la politique... Les français n'ont pas voulu les réélire en 2017 ! Oui l'Assemblée nationale a changé en 2017".
Réforme des retraites : "C'est une réforme positive"
Les parlementaires ont mis fin à l'examen des 22.000 amendements sur la réforme des retraites. Seuls 14.000 ont pu être étudiés, ce sera donc le projet initial du gouvernement qui sera débattu à l'Assemblée nationale. "Il y a une volonté évidente d'obstruction de la part des Insoumis", dénonce Aurore Bergé qui juge cette réforme "positive, notamment pour les femmes qui étaient les grandes perdantes du système actuel".
La majorité est bien décidée à aller au bout de la réforme des retraites, "Emmanuel Macron l'a répété hier !", rapporte la députée des Yvelines. "C'est un engagement et nous irons au bout !", insiste-t-elle. "Personne ne peut prétendre que le système actuel est satisfaisant, c'est un régime de plus en plus difficile à financer, on a des régimes spéciaux que plus personne ne peut comprendre et justifier", rappelle la porte-parole d'En Marche.
"Macron n'est pas un gourou"
Seules les questions concernant le travail des députés ont été abordées hier soir lors de la réunion. "Les principaux sujets des parlementaires, c'est de faire la loi. On n'a pas parlé du danger de Marine Le Pen", raconte Aurore Bergé. Macron, accusé d'être un gourou, suivi aveuglément par ses fidèles, la députée se défend : "Non Macron n'est pas un gourou, je n'appartiens à aucune secte". Elle reconnaît cependant un certain "charisme" propre à Emmanuel Macron "c'est évident, même ses adversaires l'ont reconnu".
Un manque de charisme qui pourrait manquer à Benjamin Griveaux selon ses détracteurs. "Je ne sais pas si Anne Hidalgo a un charisme impressionnant", répond Aurore Bergé qui estime que "le sujet c'est : fait-on une alternance à Paris ?". Et sur cette question, la députée "n'a pas l'impression que Cédric Villani soit en capacité de gagner Paris". Benjamin Griveaux, quant à lui, "peut évidemment encore gagner les municipales", malgré les sondages annonçant un second tour Anne Hidalgo-Rachida Dati. "Les sondages à Paris sont caducs car il faudrait les faire arrondissement par arrondissement. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une majorité de Parisiens qui soutiennent Anne Hidalgo", précise la députée.
Polanski récompensé ? "Une insulte pour les victimes"
"Il y aura un trouble au moment des César si Polanski venait à être récompensé", prévoit la députée qui estime que "ce serait une insulte faite aux femmes victimes". Si elle reconnait que "l’œuvre a le droit d'exister", elle interroge sur "l'envie d'honorer ce cinéaste". "A-t-on envie d'honorer le cinéaste qui est à la fois un très grand réalisateur mais aussi un homme reconnu coupable de violences sexuelles ?", se questionne Aurore Bergé. Le festival de Cannes est en proie à de vives tensions. "Il y a une opacité importante sur le conseil d'administration, le manque de diversité, de représentativité... Les artistes s'en sont saisis et c'est un point positif", se réjouit-elle.
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