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Arnaud Stephan : "Le Mai 68 de la droite actuelle, c'est la Manif Pour Tous"

Par Benjamin Jeanjean

Co-fondateur de la revue L’Incorrect et ancien conseiller de Marion Maréchal-Le Pen, Arnaud Stephan était l’invité politique de Michaël Darmon ce samedi.

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En ce cinquantenaire de Mai 68, les débats et témoignages se succèdent en France sur l’impact de ce grand mouvement sur la société française. Co-fondateur de la revue L’Incorrect, Arnaud Stephan a évoqué au micro de Michaël Darmon sur Sud Radio ce samedi le colloque qu’il co-organisera à la fin du mois sur le sujet. "Nous co-organisons cet événement l’association Les Éveilleurs d’espérance, une association qui fait depuis des années des réunions à Versailles et dans l’ouest parisien, en invitant Philippe de Villiers, Patrick Buisson, Éric Zemmour, etc. Nous sommes au 50ème anniversaire de Mai 68, et comme le dit l’une des personnes que nous avons interrogé lors d’un documentaire qui sera projeté ce soir-là, ce n’est pas encore l’Histoire, car on vit toujours avec les acteurs de cet événement", déclare-t-il.

"Mai 68, ce n’est pas seulement la kermesse, la libération de la parole, etc."

Selon lui, le besoin de parler de Mai 68 se fait pressant aujourd’hui. "Une succession de générations ont suivi Mai 68, et un demi-siècle après on a le droit de faire valoir notre droit d’inventaire. Et nous estimons que les conséquences de Mai 68, ce n’est pas seulement la kermesse avec la libération de la parole, la libération sexuelle, l’utilisation de substances psychotropes, etc. C’est aussi toute la suite ! On ne voit un événement que sur le long, et on ne comprend Mai 68 et ses conséquences qu’avec énormément de recul. Avec le recul, c’est la victoire idéologique, intellectuelle et culturelle de la gauche, qui aboutit dans un premier temps à l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, à l’échec économique de ce dernier et à l’émergence d’un nouveau courant libéral-libertaire", analyse-t-il.

Mais si Mai 68 a été le précurseur de Mai 1981 pour la gauche, Arnaud Stephan assure que la droite peut elle aussi suivre le même chemin. "Il y a déjà eu plusieurs Mai 68 à droite dans la société. Pas forcément des Mai 68 politiques, mais des Mai 68 de société. Il y a eu 1984, avec l’école libre : il se passe vraiment quelque chose dans la rue, il y a des millions de personnes… Et il y a eu la Manif Pour Tous, qui a été un moment fondateur. À cette occasion, beaucoup de jeunes ont fait leurs premières armes de militants, dans la rue, avec la confrontation des idées, la confrontation avec les forces de l’ordre, et le fait d’assumer d’être de droite. Vous avez eu la création de Sens Commun chez Les Républicains, vous avez eu les Éveilleurs d’espérance, vous avez eu des gens qui se sont engagés au Front national… Et il y a eu l’émergence d’une personnalité politique comme Marion Maréchal, qui a vraiment fait un énorme boom au moment de la Manif Pour Tous !", affirme-t-il.

"Ily a eu plusieurs #Mai68 à droite, dont @LaManifPourTous. Beaucoup de jeunes y ont fait leurs premières armes de militants en assumant d'être de droite", assure @StephanArnaud (@MagLincorrect), au micro de @DarmonMichael #SudRadioWE

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— Sud Radio (@SudRadio) 19 mai 2018

"Marion veut marquer une dichotomie vie politique/engagement sociétal"

Marion Maréchal, dont il est proche et fut l’un de ses conseillers, sera elle aussi présente à ce colloque, pour une intervention très attendue. "Elle a accepté relativement tardivement. C’est l’une des dernières invitées à avoir accepté. Elle a réfléchi. Je ne vous cache pas que ma présence et celle de Jacques de Guillebon ont fluidifié les rapports pour obtenir son accord, mais ça n’a pas été un oui immédiat. (…) Ce qui est important, c’est le plateau dans lequel elle va s’exprimer : "Mai 68, et après ?". Qu’est-ce qu’on fait pour contrecarrer l’impact idéologique et culturel de Mai 68. Il y a Jacques de Guillebon pour L’Incorrect, Charlotte d’Ornellas, une femme courageuse qui défend ses couleurs politiques et donc Marion Maréchal, qui nous intéressait particulièrement avec son projet d’institut de sciences politiques puisqu’elle allait sur le champ culturel", souligne Arnaud Stephan.

La nièce de Marine Le Pen et petite-fille de Jean-Marie Le Pen devrait par ailleurs abandonner le patronyme "Le Pen", dans le cadre de sa reconversion. "Elle souhaite marquer une dichotomie entre sa vie politique et son engagement dans la société et l'entrepreneuriat, et a donc récupéré son nom civil. (…) Il ne s’agit pas simplement de prendre ses distances avec le nom Le Pen. Elle avait été élue députée d’une circonscription tout à fait particulière dans le Vaucluse, à Carpentras. Quand elle a été élue, elle a voulu marquer le coup en disant : "Voilà, on nous a sali avec cette histoire, j’assume d’être une Le Pen, je mets donc mon nom et je me présente dans le Vaucluse". C’était compréhensible. Aujourd’hui, elle revient dans le civil, elle a un institut, et c’était aussi impliquer les autres que de partir avec son nom Le Pen", explique Arnaud Stephan.

.@Marion_M_Le_Pen prête à lâcher le nom Le Pen ? "Ellesouhaite marquer une dichotomie entre sa vie politique et son engagement dans l'entrepreneuriat, et a donc récupéré son nom civil", confirme @StephanArnaud au micro de @DarmonMichael #SudRadioWE

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