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Ukraine : "La stratégie de M. Poutine est folle", déclare Michel Barnier

La guerre en Ukraine à la suite de l’attaque de Vladimir Poutine et ses conséquences locales et internationales sont au centre de l’actualité. Michel Barnier a répondu aux questions de Patrick Roger.   "Je ne vois pas pas, à moyen et long terme, l’intérêt d’occuper l’Ukraine" Les troupes russes sont aux portes de Kiev, la […]

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Michel Barnier interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 25 février 2022, dans "le petit déjeuner politique". 

La guerre en Ukraine à la suite de l’attaque de Vladimir Poutine et ses conséquences locales et internationales sont au centre de l’actualité. Michel Barnier a répondu aux questions de Patrick Roger.

 

"Je ne vois pas pas, à moyen et long terme, l’intérêt d’occuper l’Ukraine"

Les troupes russes sont aux portes de Kiev, la capitale ukrainienne, vendredi 25 février 2022. Une situation plutôt inattendue alors que Vladimir Poutine semblait initialement vouloir simplement annexer les deux régions séparatistes du pays. Michel Barnier, ancien ministre et ancien Commissaire européen, se dit en effet "surpris par l’intention qu’il a exprimée", soit "envahir l’Ukraine dans son entièreté".

L’ancien ministre juge que l’objectif de Poutine est désormais de "faire tomber le régime démocratique de l’Ukraine". La surprise est d’autant plus forte que "je ne vois pas pas, à moyen et long terme, l’intérêt d’occuper l’Ukraine".

Selon Michel Barnier, Poutine risque "l’embourbement comme ça s’est produit pour lui et pour d’autres en Afghanistan".

 

Michel Barnier : "Toute guerre est une folie"

La stratégie de Vladimir Poutine pose question, les intentions n’étant pas claires. "Toute guerre est une folie", rappelle Michel Barnier. "Là, clairement, la stratégie de M. Poutine est folle."

Pour le conseiller Europe de Valérie Pécresse, il y a une "animosité fondamentale à l’égard de ce que représente l’Europe" chez le président russe. Notamment, car celle-ci est "un espace de démocratie, de paix, qui attire" et qui "suscite l’espérance".

Mais ce n’est pas tout : Vladimir Poutine serait également nostalgique et aurait "une rancœur à l’égard de ses prédécesseurs", juge Michel Barnier. "Il veut reconstruire" l’influence de la Grande Russie et de l’Union Soviétique.

 

L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN "n'était pas d'actualité"

Parmi les justifications que Poutine a avancées pour expliquer son attaque, il y a la possible entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, l’organisation s’étant élargie depuis la fin de l’URSS. Si "certains ont ouvert à l’Ukraine" l’option d’adhérer à l’OTAN, confirme Michel Barnier, la question "n’était pas d’actualité".

"Ce n’est pas ça qui peut justifier un conflit", estime l’ancien commissaire européen qui rappelle qu’une proposition de conférence internationale avait été lancée pour "créer un cadre de discussion avec les Russes".

 

"Nous ne sommes pas liés à l’Ukraine par un accord militaire"

La réponse de l’Europe, et de la France, doit être "la solidarité" mais "pas avec des soldats", estime Michel Barnier. Ce sera un soutien "économique" et "humanitaire", notamment au niveau de l’accueil des réfugiés. "Et puis, livraison d’armes, d’équipements défensifs pour l’Ukraine."

L’ancien ministre souligne qu’il n’a "jamais été question d’intervenir" militairement car "nous ne sommes pas liés à l’Ukraine par un accord militaire".

Cette crise est également un "réveil brutal sur nos responsabilités". Cela signifie des "leçons" sur la question de la défense. "Il faut aller plus loin et plus vites dans l’organisation d’une défense européenne", juge l’ancien ministre.

 

"Nous devons, au niveau de l’Union européenne, être d’avantage indépendants"

La crise en Ukraine a également eu pour conséquence une explosion du prix des matières premières sur les marchés, hausse qui menace tous les secteurs économiques. "Nous devons, au niveau de l’Union européenne, être d’avantage indépendants", sur le front de l’énergie en particulier. Cela passe par moins de dépendance "des Russes", soit "diversifier nos approvisionnements et consommer moins".

Mais la hausse n’est pas que énergétique : il faut avancer sur "l’indépendance alimentaire et agricole". "Je pense qu’on doit polluer moins, mais qu’on doit produire plus", explique Michel Barnier alors que Bruxelles pense différemment. L’ancien ministre de l’Agriculture souligne l’importance de la Russie et de l’Ukraine qui sont "les deux plus grands producteurs de céréales". La guerre aura donc des conséquences "sur le prix de l’alimentation, le prix du blé, le prix des aliments pour les animaux". La situation a "des conséquences pour tout le monde", à la fois les agriculteurs et les consommateurs.

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

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