Cette fois-ci, ils en sont persuadés : l’Obamacare sera bientôt du passé ! La majorité républicaine de la Chambre des républicains aux États-Unis va voter jeudi un texte pour abroger et remplacer la loi santé d’Obama. "Nous avons suffisamment de votes", a assuré aux journalistes mercredi soir Kevin McCarthy, chef de la majorité, "ça va passer. C'est un bon texte". Les républicains devraient malgré tout retenir leur souffle jusqu’au dernier moment. Aucun démocrate ne soutient ce texte et son adoption requiert 216 des 238 voix républicaines à la Chambre des représentants.
Donald Trump prend son téléphone pour convaincre
Il aura fallu plusieurs semaines de négociations et d’ajustements pour arriver à ce consensus qui devrait effacer l’échec cuisant du 24 mars dernier. Face aux dissenssions internes, et malgré la confiance affichée de Donald Trump, l’Obamacare n’avait alors pas pu être abrogé. À l'époque, les conservateurs du groupe Freedom Caucus reprochaient au texte de laisser intacts de trop grands pans de l'Obamacare, notamment des aides et garanties publiques. Et les républicains modérés s'inquiétaient de voir des subventions et autres acquis disparaître, dont l'obligation faite aux assureurs de couvrir tous les patients de la même façon, même ceux qui ont des antécédents médicaux.
Pour obtenir son premier grand succès législatif, Donald Trump a lui-même pris son téléphone pour convaincre les derniers réfractaires, comme l’a raconté le représentant républicain du Missouri Billy Long. "Le président m'a dit: 'Billy, nous avons vraiment besoin de vous' (...), j'ai dit ‘ne comptez pas sur moi’", a expliqué l’élu avant de finir par céder en obtenant un amendement ajoutant 8 milliards de dollars pour la couverture des "hauts risques", celle de personnes atteintes d'affections comme le cancer.
Un texte "qui va faire du mal" selon les opposants
Malgré les ajustements, notamment ce financement supplémentaire, les nombreux opposants à la suppression de l’Obamacare s’inquiète du nouveau texte. "Non seulement cette proposition de loi éliminerait la couverture santé de millions d'Américains mais, dans certains cas, supprimerait l'interdiction de faire payer bien plus à ceux qui souffrent d'affections de longue durée", a déploré dans un communiqué Andrew Gurman, président de l'Association médicale américaine. "Ce texte lâche va faire du mal à beaucoup, beaucoup plus d'Américains", a assuré sur MSNBC le sénateur démocrate Cory Booker.