Jacques Pradel interviendra, avec d’autres experts, au Cinéma CGR Porte des Lilas, à Paris, les 12 et 13 juin 2025 dans le cadre d’un événement exceptionnel : "L’univers du crime". Celui-ci retransmis en direct dans 20 cinémas de France.
Jacques Pradel : "Les policiers doivent laisser leurs portables dans une cage de Faraday à l'extérieur de la scène de crime"
"Je parle de ces affaires criminelles qui ressemblent étrangement à des fictions télévisées. Ca porte le même nom que le livre : L'Univers du crime. Si on veut en savoir plus, c'est www.universducrime.com.Le Cinéma CGR est partenaire de notre symposium. On a décidé de faire ces deux soirées", a fait savoir Jacques Pradel.
Pourquoi avoir imaginé cet évènement ? "Je pense que le citoyen, - et tout citoyen est un justiciable - ne comprend absolument rien de la justice, de ce qu'on appelle la chaîne judiciaire. J'ai donc invité différents métiers de la chaîne judiciaire, à commencer par le parquet : c'est le procureur Jacques Dalès qui viendra. Les médecins légistes, parce qu'on sait combien cela est important. Des représentants de la police scientifique, de la gendarmerie et de la police nationale", a expliqué Jacques Pradel.
Comme le raconte Jacques Pradel, "la criminalistique a beaucoup changé dans sa façon de faire les enquêtes et surtout d'exploiter une scène de crime". "D'ailleurs, je ne sais pas si vous les savez : aujourd'hui, les enquêteurs, quels qu'ils soient, lorsqu'ils vont sur une scène de crime, découvrent plus de traces numériques que de traces concrètes : de l'ADN, des empreintes digitales, des fibres… qu'on peut analyser. Les policiers ou gendarmes doivent laisser leurs portables et leurs objets connectés dans une cage de Faraday à l'extérieur de la scène de crime."
Affaire de l'huissier Gouffé : "On ne saura jamais si c'était une astuce juridique ou la vérité"
Un exemple des affaires racontées dans le livre ? "Je raconte la première malle sanglante, qui remonte au 18ème siècle. C'est l'assassinat de l'huissier Toussaint-Augustin Gouffé. Cette grande affaire criminelle avait été largement couverte par la presse de l'époque. À la fin du 19ème siècle on avait des journaux qui publiaient un million, voire deux millions d'exemplaires par jour. Il n'y avait pas la télé, mais ça faisait office de ce que la télé a remplacé par la suite. Toussaint-Augustin Gouffé a donc été assassiné par un voyou professionnel, Michel Eyraud."
"Sauf qu'il va commettre son crime en utilisant comme appât une jeune femme, une prostituée occasionnelle, qui s'appelait Gabrielle Bompard. La sûreté parisienne a enquêté jusqu'au Mexique et jusqu'à Cuba, où on a arrêté le principal auteur. Gabrielle Bompard était accusée de complicité de meurtre. On ne guillotinait plus les femmes depuis 1890, mais elle risquait les travaux au bagne. Ses avocats ont trouvé une idée formidable : 'Notre cliente n'est pas entièrement responsable parce qu'elle avait été hypnotisée par ce salaud'. C'était l'époque de la découverte de l'hypnose. On ne saura jamais si c'était une astuce juridique ou la vérité."
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Christine Bouillot.
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.