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Jacques Pradel : "Le secret de l’instruction est un secret de polichinelle"

Par Jean Baptiste Giraud

Le journaliste Jacques Pradel, spécialisé dans les affaires criminelles, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 11 avril 2023 dans "Le 10h - midi".

Jacques Pradel
Jacques Pradel, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

Apprécié des spectateurs de "Chroniques criminelles" sur TFX, dont il est la voix off, Jacques Pradel lance un magazine : Les dossiers de Chroniques Criminelles. Il paraîtra chaque premier mercredi du mois.

 

Jacques Pradel : "Dans un prochain livre, François Daoust et moi parlerons du futur de la police scientifique"

Jacques Pradel a 76 ans. Est-il toujours aussi actif ? "J’ai largement dépassé les 64 ans d’une retraite hypothétique. Je fais plein de choses : je continue à écrire des livres, j’en ai un qui va sortir aux Éditions du Rocher en septembre 2023. C’est un livre que j’écris avec François Daoust. C’est un général de gendarmerie. En plus d’être un ami, il est l’ancien patron des experts de la gendarmerie. C’est-à-dire le fameux IRCGN, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. C’est quelqu’un qui sait tout des avancées de la police scientifique. Dans ce livre il racontera à quoi il faut s’attendre. Le livre sera intitulé : Police scientifique : le choc du futur. Il y aura des évolutions plus que marquantes. Le portrait-robot génétique, c’est pas rien ! À partir de l’ADN et des gênes non-codants, on pourra obtenir un portrait d’artiste, comme quand on fait aujourd’hui un portrait-robot", a raconté Jacques Pradel.

 

"On essaie de raconter le mieux possible comment les choses se sont vraiment passées"

Dans le premier numéro de ce magazine, les lecteurs découvriront la chronique criminelle de Jacques Pradel : "Estelle, l'innocente et les diaboliques. Nos révélations sur l'affaire Mouzin – Fourniret". "L’affaire Mouzin-Fourniret est l’affaire la plus marquante de ces dernières années. D’abord à cause de la personnalité de Fourniret, qui est maintenant décédé. Mais on va en reparler en novembre 2023, puisqu’il y aura un nouveau procès auquel doit répondre Monique Olivier, la compagne de Fourniret. C’est la question que tout le monde se pose : comment ce couple est-il resté en dehors des radars des enquêteurs pendant aussi longtemps ?

Avant de rencontrer Monique Olivier, Fourniret avait violé certes, c’était un redoutable violeur, mais il n’avait jamais tué. Je pense que c’est Monique Olivier qui lui a donné carte blanche pour tuer. Vous savez, il y a cette image de la marionnette et du marionnettiste. Même si Monique Olivier se présente comme marionnette, je crois sincèrement qu’elle est la marionnettiste. Le mystère du passage à l’acte est toujours le plus grand mystère, dont on peut dire qu’il ne sera jamais résolu à 100%. Il y a autant d’histoires que de criminels. Les circonstances qui conduisent à un meurtre sont souvent créées par une personne qui ne voit pas d’autre problème pour annuler son problème à part annuler la personne qui représente ce problème", a commenté Jacques Pradel.

 

Les écrits qui paraîtront dans ce magazine ne risquent-ils pas de s’apparenter à des règlements de comptes ? "Dans notre magazine nous ne sommes jamais dans une logique de règlement de comptes. Ce qui nous dirige, c’est d’expliquer aux gens la réalité des choses, de faire la part entre la rumeur et la réalité et leur raconter le mieux possible comment les choses se sont vraiment passées. Il n’y a aucune complaisance avec le sang, le macabre, la violence, mais une fascination pour le décryptage. Raconter vraiment les mois voire les années de travail de la police ou du journaliste spécialisé", a répondu Jacques Pradel.

 

"Aujourd’hui le secret de l’instruction est un peu un secret de polichinelle"

Comment Jacques Pradel est-il venu à s’intéresser aux affaires criminelles ? "C’est une succession de hasards professionnels. Dans l’émission 'Perdu de vue' on avait fait l’affaire Émile Louis, ce qui n’était pas prévu parce que c’était un magazine familial. Puis on a créé 'Témoin numéro un', c’est là que j’ai fait une vraie plongée dans le monde policier, gendarme et justice. En général ils sont pudiques, mais ce qui les dirige, c’est sauver la veuve et l’orphelin."

Jacques Pradel ne craint-il pas être condamné pour violation du secret de l’instruction ? "Je dirais que ce sont les dommages collatéraux parce que nous avons changé d’époque tout simplement. Aujourd’hui le secret de l’instruction est un peu un secret de polichinelle. Mais bon, il ne faudrait pas que toutes les règles soient abolies, au premier chef la présomption d’innocence."

 

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Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans le 10h - midi Sud Radio avec Valérie Expert.

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