Le dimanche 12 octobre 2025 à 21h05, M6 diffusera "Zone interdite : Au coeur des nouvelles prisons de haute sécurité", un documentaire produit par Giraf Prod, réalisé par Alyssa Makni et David Périssère.
Géraldine Levasseur : "Le Garde des Sceaux a fait une colère après l'évasion de Mohamed Amra en mai 2024"
Au micro de Sud Radio, Géraldine Levasseur a expliqué la raison d'être de ces nouvelles prisons de haute sécurité : "L'idée du Garde des Sceaux a été de rendre étanches ces prisons et de couper tout lien avec l'extérieur. La surface financière des narcotrafiquants n'a jamais été aussi importante : on est aujourd'hui entre 5 et 6 milliards d'euros. C'est plus qu'un industriel. Donc, ils ont la possibilité de gangréner l'économie réelle. Et les surveillants de prison, les magistrats, les greffiers, les commissaires de police sont des humains. Pour communiquer en prison, il suffit d'un téléphone. Donc, les téléphones rentraient en prison. Avec les téléphones, on peut narguer des victimes, on peut commanditer des assassinats et on peut continuer à gérer ses affaires en quelque sorte."
Quelles mesures de sécurité ont été mises en place concrètement ? "Des hygiaphones ont été installés dans les parloirs. C'est-à-dire qu'il n'y a plus de contact physique. Il y a une vitre comme dans les banques, comme dans les bijouteries. Ils ne peuvent plus passer de documents, de papiers, de téléphones, etc. Deuxièmement, les UVF, les unités de vie familiale, dans lesquelles les détenus pouvaient se rendre une fois par mois avec leurs épouses ou leurs enfants pour maintenir les liens de famille, n'existeront plus non plus. La troisième chose, c'est les visioconférences. Le Garde des Sceaux a fait une colère après l'évasion de Mohamed Amra en mai 2024, qui s'est soldée par la mort de deux gardiens de prison et 33 blessés, dont trois blessés graves. L'idée est d'extraire au minimum les détenus de leurs cellules. Il y a donc des visiophones, sur le modèle italien. Les détenus ne sortiront plus de leurs cellules, ils feront leurs auditions par visio avec le juge d'instruction", a raconté Géraldine Levasseur.
Alyssa Makni : "Aucun détenu n'a envie d'aller à Vendin-le-Vieil ou à Condé-sur-Sarthe"
Cette prison découragera-t-elle les éventuels narcotrafiquants de commettre ce crime, car ils auront peur d'aller dans cette prison ? "Avoir peur, c'est un grand mot. Je pense qu'après, aucun détenu n'a vraiment envie d'aller à Vendin-le-Vieil ou à Condé-sur-Sarthe et de vivre des conditions aussi strictes. L'idée, c'est vraiment de faire comprendre qu'une fois à l'intérieur, il n'y aura plus de possibilité, comme on peut le voir, d'avoir un contact téléphonique, d'essayer de soudoyer les agents sur place. Ce sera vraiment un isolement ferme", a expliqué Alyssa Makni.
Les détenus expriment-ils leur mécontentement sur le fait d'être placés dans cette prison de haute sécurité ? "100% des détenus remettent en cause leur place à Vendin-le-Vieil et à Condé-sur-Sarthe. Ils reconnaissent leur charisme, leur influence. Ce qu'ils remettent en cause principalement, c'est qu'ils souhaitent le maintien des liens familiaux. Or, le maintien des liens familiaux, souvent, c'est des familles qui sont complices. Donc si le Garde des Sceaux a pris cette décision, c'est parce que les téléphones et toutes les informations passaient par les familles", a expliqué Géraldine Levasseur sur l'antenne de Sud Radio.
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