Retranscription des premières minutes :
- Wilfrid Fonck est donc avec nous, secrétaire national du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA.
- C'est très intéressant de l'avoir avec nous parce que j'ai plusieurs questions à lui poser.
- Wilfrid Fonck, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques.
- Merci d'être avec nous Wilfrid.
- Alors première question, première question, que s'est-il passé à la prison d'Arles ? C'est une maison centrale, la prison d'Arles.
- C'est une prison importante où sont détenus des individus dangereux.
- Et l'un de ces détenus dangereux qui était à l'isolement avait été pris à plusieurs reprises en possession de téléphone portable.
- Mais là, là, pour la sixième fois, on a découvert qu'il était en possession d'un iPhone, mais dernier cri, je crois l'iPhone 16.
- Dernier modèle, le dernier modèle.
- Mais comment est-ce possible, Wilfrid Fonck ? Bonne question.
- Aujourd'hui, c'est à l'écran.
- C'est à l'écran de l'administration de répondre, plus qu'elle lui fâcule sa justice quelque part.
- Parce que ça fait des années qu'on est embêté avec ces téléphones dont l'administration ne sait toujours pas comment faire pour les empêcher d'entrer.
- Alors on sait que ça rentre par les parloirs, on sait que ça rentre par les projections, on sait que ça rentre un peu par diverses manières.
- Mais aujourd'hui, rien n'est fait pour l'empêcher.
- Enfin les projections, là, apparemment, on avait doublé les protections à la fenêtre, enfin à l'ouverture de sa cellule.
- Apparemment, la maison centrale d'Arles, elle est quand même très bien organisée et bien protégée.
- Alors la maison centrale d'Arles a plus une réputation que ce qu'est réellement la vérité.
- C'est-à-dire que c'est une maison centrale parce que, oui, la maison centrale d'Arles est une maison, enfin un établissement pénitentiaire au sein duquel on a des détenus qui ont des peines très longues à devoir purger.
- Ah bon ? Oui.
- Oui.
- Au fil du temps, par manque d'entretien, par manque d'investissement, cet établissement, finalement, a fini par péricriter et aujourd'hui n'est plus du tout adapté pour accueillir ce type de profil-là.
- C'est une évidence.
- C'est une évidence. Eh bien oui. Wilfried Funk, est-ce qu'il n'y a pas aussi la possibilité d'une corruption, je sais pas, de personnel pénitentiaire ? Oui, ou d'intervenants extérieurs, ou tout ce qu'on veut. Alors il faut pas non plus voler la face. On sait que, voilà, le risque corruptif est un problème.
- C'est important. Pour autant, sur ce genre, en fait, de quartier qui est un quartier d'isolement, ce sont des équipes dédiées où ils ne travaillent jamais seuls.
- Donc pour corrompre... Là, il s'agit pas de corrompre un agent. Il s'agit finalement d'en corrompre 8 ou 9.
- Plusieurs.
- Ce qui est quand même quelque chose de très important. Alors même si, voilà, ce type d'individu-là dispose des moyens pour pouvoir le faire, mais bon, on va quand même pas aller se dire que 9 ou 10 agents d'un même établissement seraient corrompus.
- Oui. De manière globale. Donc non, non, c'est là qu'on va pas aller croire.
- Wilfried, cet individu, il est membre de la ZAN Mafia, si j'ai bien compris. Il est soupçonné d'avoir commandité un contrat à hauteur de 120 000 € diffusé sur un réseau social, donc avec un téléphone, visant deux agents du centre pénitentiaire de Marseille. Vous confirmez ? Oui, oui, c'est ça. Oui, oui. Les soupçons se portent sur lui, sur les fameuses menaces qu'il avait posées, effectivement, sur les personnels de Marseille.
- Bon. Il a tenté de se suicider, c'est cela ? Écoutez, hier, a priori, des infos dont on dispose, c'est qu'il aurait avalé des lames de rasoir. Donc ça a nécessité effectivement une extraction médicale, où là encore, on a exposé les personnels à des risques, puisque quand on sait qu'il détenait au bas mot 6 téléphones portables, voilà, on peut aussi légitimement se dire que tout ça, c'était un coup monté pour pouvoir sortir de l'étranger.
- Et pourquoi pas s'évader ? Donc voilà. Le vrai sujet, finalement, il est là aujourd'hui par rapport à ces téléphones. C'est-à-dire qu'on expose en fait les personnels à des risques, à des menaces.
- On expose l'établissement à la même chose. Et que derrière, quand les organisations syndicales comme l'UFA, Pulse à justice demandent à la direction interrégionale des services pénitentiaires de PACA Corse de transférer ce...
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