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Sylvain Maillard : la marche contre l'antisémitisme est "un succès pour la République, un sursaut"

Par Adélaïde Motte

La marche contre l'antisémitisme est "un succès pour la République, un sursaut", selon Sylvain Maillard, député de Paris et président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

antisémitisme
Sylvain Maillard, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 13 novembre, dans “L’invité politique”.

Antisémitisme, otages français, comportement de la France Insoumise, loi immigration : Sylvain Maillard a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"L'antisémitisme est le délitement de notre République"

La marche contre l'antisémitisme, qui a eu lieu le samedi 11 novembre, jour de l'armistice de la Première guerre mondiale, a rassemblé près de 200 000 personnes. Pour Sylvain Maillard, "c'est un succès pour la République, en tout cas c'est un sursaut", c'est "une manifestation qui s'est organisée en très peu de temps, je suis extrêmement satisfait de voir autant de Français partout en France qui se sont mobilisés pour dire stop à l'antisémitisme". "Est-ce que nous devons continuer cette éducation, encore plus parler à la jeunesse, oui vous avez raison", continue-t-il, admettant que les manifestants de samedi 11 novembre représentaient assez peu la population vivant aujourd'hui sur le territoire français.

Et après ? Que faire de cette marche ? "Ça doit être dans la conscience de nos concitoyens un marqueur", explique Sylvain Maillard qui martèle que l'antisémitisme "n'est pas une haine comme les autres". "Le racisme, c'est un sentiment de supériorité ; l'antisémitisme, c'est un sentiment d'infériorité, c'est pour ça qu'il est génocidaire". "C'est notre rôle, nous responsables politiques, de dire l'antisémitisme, ce que c'est", dit-il, assurant que "l'antisionisme est une forme d'antisémitisme". Pour lui, si "c'est une démocratie, Israël, nous devons dire ce qui nous plaît et ce qui ne nous plaît pas", il est néanmoins inacceptable de "nier l'existence même d'Israël" qui est "le seul pays dont certains nient l'existence."

"Tous nos ressortissants, on va les chercher partout, c'est normal"

Si la guerre en Israël génère un certain nombre de situations problématiques en France, le gouvernement a également fort à faire en Israël même, notamment sur la question des otages. "Nous ne parlons pas assez de nos otages, regrette Sylvain Maillard, ne les oublions pas". "C'est le rôle de la diplomatie française de négocier, dès que nous aurons des preuves de vie, nous leur communiquerons immédiatement", ajoute-t-il en affirmant que le gouvernement accorde beaucoup d'attention aux familles des otages. "Nous souhaitons une trêve humanitaire, d'abord pour les Gazaouis, pour les ravitailler, ensuite pour la négociation pour nos otages". "La solution viendra des acteurs locaux, des pays de la région, conclut-il, il faudra les accompagner."

Enfin, la scène politique bruisse de prises de paroles plus ou moins bien reçues. Sylvain Maillard regrette ainsi les messages politiques d'Éric Zemmour et Éric Ciotti. "C'était une erreur de faire de la politique dans un moment de sursaut républicain, d'une façon générale, nous parlons trop", explique-t-il, ajoutant que "les politiques en général, nous parlons trop, nous avons la chance d'être au gouvernement, nous devons être efficaces, nous serons jugés là-dessus." De l'autre côté du spectre politique, la France Insoumise apporte une voix de plus en plus tonitruante, surtout dans la personne de Jean-Luc Mélenchon. Pour Sylvain Maillard, "on peut être amené à se poser des questions sur ce besoin en permanence de chercher les fractures de la société", "je pense que c'est pathologique, Jean-Luc Mélenchon ne peut plus supporter qu'une seule journée on ne parle pas de lui", dit-il, concédant qu'il n'est "pas psychologue ou psychiatre". Quant à David Guiraud, "les propos qu'il a tenus sont négationnistes", "on est un mois après l'attentat du 7 octobre, lui remet en cause la parole de ceux qui l'ont vécu il y a un mois, ça c'est du négationnisme." Une projection des images de la guerre en Israël sera proposée aux députés. Pour Sylvain Maillard, qui sera présent, "ce sera intéressant de voir quels groupes viennent" pour voir ces images "qui sont terribles, qui n'ont pas vocation à être diffusées au grand public", même si certains députés seront probablement absents pour des raisons autres que politiques.

Suppression de l'AME : "Nous ne voulons pas de ce qu'a voté le Sénat"

La loi immigration concentre tous les intérêts des Français. Sylvain Maillard explique que "c'est un texte qui vise à simplifier les procédures pour que ceux qui n'ont pas vocation à être en France puissent retourner plus facilement dans leur pays d'origine". Si les débats sont parfois houleux, il tient à préciser que Renaissance peut discuter de tout et n'a pas de "totem". Ainsi en est-il de l'Aide Médicale d'Etat (AME), qui est un "cavalier législatif", c'est-à-dire un point qui concentre les passions alors qu'il n'est pas fondamental car "le Conseil Constitutionnel, probablement, l'enlèvera du texte". "On n'a pas de totem, on peut parler de l'AME, discuter sur le panier, on l'a déjà fait il y a quelques années. On va regarder si on peut l'améliorer mais nous avons besoin d'une AME, c'est très important d'un point de vue humain. Ça protège l'étranger mais ça nous protège aussi dans la société, c'est notre intérêt aussi. Nous ne toucherons pas à l'AME mais on peut regarder dans les procédures si on peut les améliorer."

Quant à la régularisation des travailleurs sans-papiers, Sylvain Maillard explique que son groupe "est en train de travailler sur une rédaction qui nous permette d'être plus efficaces". "Le préfet, la seule variable d'ajustement qu'il a, c'est sur le travail, la plupart des étrangers qui viennent en France, ce sont les étudiants, le regroupement familial est assez automatique, le seul où il peut réagir, c'est l'immigration de travail". "Nous voulons des critères très précis dans la loi, nous voulons que les critères de régularisation soient dans la loi, que le préfet puisse dire oui ou non". " Nous ne rétablirons pas tout le texte initial, mais l'esprit de l'article 3, nous le rétablirons", conclut-il.

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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