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Sanofi : "Sans garanties, nous pourrions bloquer cette vente", assure Maud Bregeon

Par Jean Baptiste Giraud

"Ce qui est certain, c’est qu’il faudra un budget pour la France" selon Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio. 

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Maud Bregeon interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 17 octobre 2024, dans “L’invité politique”.

Le budget 2025, la loi immigration, la vente de la filiale de Sanofi qui produit le Doliprane... Maud Bregeon a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Enquête sur la dérive budgétaire : c'est "tout à fait légitime"

La Commission des Finances veut lancer une commission d’enquête sur le dérapage du déficit public de la France sous l’ère Macron. Pour Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, "il est tout à fait légitime que des parlementaires veuillent comprendre ce qu’il s’est passé dans des gouvernements précédents". Toutefois, elle souligne que cette enquête doit bien faire la différence entre "vouloir comprendre ce qu’il s’est passé et chercher des coupables ou mener un chasse à l’homme contre des anciens ministres".

Le 49.3 pour le Budget ? "Ce qui est certain, c’est qu’il faudra un budget pour la France

La crise sanitaire et les aides déployées par le gouvernement ont en effet conduit à une explosion de la dette française, qui a pour conséquence un Budget 2025 compliqué et marqué d’austérité. Un budget qui ne plaît pas à l’opposition, le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National ayant annoncé qu’ils ne le voteraient pas. Mais pour Maud Bregeon, c’est simple : "ce qui est certain, c’est qu’il faudra un budget pour la France". Et, si nécessaire, il pourrait être adopté par 49.3. "Notre souhait, c’est que la discussion et les débats puissent se tenir aussi longtemps que nécessaire."

Le 49.3 pourrait-il être déclenché avant la fin des discussions sur le budget ? "Je ne suis pas Madame Irma", répond Maud Bregeon. "Notre objectif, c’est de laisser les débats se tenir. Maintenant, à la fin, il faudra un budget. On verra bien comment se passent les débats."

Crédit d'impôt pour l'aide à domicile : "L'objectif n’est pas de revenir dessus"

Parmi les mesures du budget d’austérité qui ont été annoncées, plusieurs inquiètent les Français. En premier lieu, la décision de retarder la revalorisation de certaines retraites de six mois en 2025. "On a conscience que c’est un effort demandé aux retraités", souligne la porte-parole du Gouvernement. "Notre objectif est de garder une indexation avec quelques mois de décalage." Maud Bregeon, souligne que le gouvernement est "ouvert à la discussions sur les petites retraites", par exemple. Si le gouvernement n’exclut "rien", comme mesure, la porte-parole souligne que la condition est "un équilibre global". "Et donc ça signifiera de faire d’autres économies ailleurs."

Autre sujet : la question du crédit d’impôt pour l’aide à domicile qui pourrait être sur la sellette. "Telle que la proposition du gouvernement est formulée, l’objectif n’est pas de revenir dessus." Ce crédit d’impôt est "quelque chose qui est important pour les gens", explique Maud Bregeon.

Budget 2025 : "Nous proposons de geler les dépenses de l’AME par rapport à 2024"

Dans les projets à court terme du gouvernement, il y a également une nouvelle loi immigration, dans laquelle la question de l’Aide Médicale d’État (AME) pourrait être étudiée. L’AME pourrait déjà voir ses crédits être gelés. Initialement, "dans les objectifs de dépenses des ministères", une hausse de l’AME de 100 millions d’euros était prévue, rappelle la porte-parole du gouvernement. "Nous proposons de geler les dépenses de l’AME par rapport à 2024". Mais pour la porte-parole, la réponse est ailleurs. "On va se dire les choses : si vous voulez freiner les dépenses de l’AME, commencez par freiner l’immigration clandestine." Du "bon sens" selon elle.

Immigration : la nouvelle loi pour début 2025

D’ailleurs, pour ce faire, une loi immigration est prévue début 2025, affirme Maud Bregeon. "Les premiers mois de l’année 2025" seront l’occasion de débattre de nombreuses lois, dont celle sur l’immigration ou encore celle sur la fin de vie.

Pour résoudre, en partie, le problème de l’immigration irrégulière, la France semble regarder du côté de l’Italie qui a commencé à envoyer vers l’Albanie des migrants irréguliers. Michel Barnier, Premier ministre, et Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, auront une rencontre avec les ministres italiens. L’idée : potentiellement faire signer à la France des accords similaires à ceux entre l'Albanie et l'Italie pour permettre plus facilement le rapatriement. "C’est une volonté", assure Maud Bregeon. Des accords similaires sont "à l’étude", mais "ça prend beaucoup de temps". D’autant plus que l’efficacité de la mesure a de quoi interroger. L’Italie a envoyé 16 migrants vers l’Albanie, alors que plus de 1 600 sont arrivés sur le territoire ces derniers mois, et 4 de ces 16 migrants sont déjà retournés en Italie pour des raisons d’âge (seuls les adultes peuvent être transférés) et de santé.

Sanofi : "Notre objectif, c’est d’obtenir les exigences nécessaires"

Autre sujet brûlant du nouveau gouvernement Barnier : la possible vente de la filiale de Sanofi qui produit le Doliprane en France. Plusieurs grèves sont annoncées chez Opella, la filiale concernée, par crainte sur l’emploi. "Notre objectif, c’est d’obtenir les exigences nécessaires" pour conserver les emplois ou encore la production. Néanmoins, Maud Bregeon l’assure "si nous n’obtenons pas ces exigences, nous pourrons bloquer cette vente".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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