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"Un cessez-le-feu provisoire est nécessaire", selon François Hollande

Par Adélaïde Motte

François Hollande était l’invité politique de Jean-Jacques Bourdin le 6 novembre sur Sud Radio. 

François Hollande
Retrouvez "L'invité politique" avec Jean-Jacques Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

François Hollande était l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin. En tant qu'ancien président de la République, il a parlé de la guerre en Israël mais aussi de la loi immigration et de la possibilité d'un référendum sur certains thèmes. 

"Le Hamas est responsable de la situation qui a été créée"

De plus en plus de voix demandent un cessez-le-feu dans la guerre en Israël. Pour François Hollande, "ça permettrait pour quelques jours d'avoir la possibilité d'évacuer les blessés, d'apporter l'aide nécessaire". "Pour Israël, et on peut comprendre cette position, concède-t-il, l'éradication du Hamas est une nécessité", surtout après "avoir été attaqué avec cette férocité sur son propre sol". L'éradication du Hamas est d'ailleurs indispensable car "comment pourrait-on imaginer Gaza demain si le Hamas est encore là", "le Hamas est responsable de la situation qui a été créée", "quand le Hamas fait son opération barbare contre des civils, il sait parfaitement que la population de Gaza va être la première victime". "C'est le Hamas qui a voulu cette situation de conflit", "ça lui permet de redevenir l'organisation qui soutient le peuple palestinien". Le deuxième gagnant du conflit est l'Iran qui "retrouve la place qu'il avait perdue avec les accords d'Abraham".

L'armée israélienne est-elle responsable d'un génocide à Gaza ? "Ce sont des formules qui sont des éléments de droit", tempère François Hollande, "un génocide dans le droit international, c'est l'élimination par un État d'une population ou d'un groupe", or, "nous ne sommes pas dans cette situation, ce n'est pas une volonté génocidaire". "Un crime contre l'humanité", continue-t-il, "c'est ce qu'a fait le Hamas en Israël, attaquer une population civile alors que rien ne le justifiait". Enfin, "un crime de guerre, c'est frapper des civils au nom d'objectifs militaires sans qu'il y ait d'intérêt pour la chose militaire". Ainsi, "il y a des morts, il y a des victimes civiles, il y a peut-être des crimes de guerre, il faut maîtriser le vocabulaire." Si le gouvernement de Netanyahu n'est, selon François Hollande, pas coupable de génocide, ce n'est pas pour autant qu'il ne doit pas être remplacé. "Il est tout à fait indispensable qu'il y ait un nouveau gouvernement en Israël qui arrêtera, ou même démantèlera, les colonies", martèle-t-il en pensant à la Cisjordanie. Dans cette solution politique qui sera la priorité après la guerre, la France aura sa place. "La France a toujours eu une voix au Proche-Orient", "la France, président après président, a toujours défendu la solution à deux États" et "elle a aussi de bonnes relations avec les pays arabes". Or, "la solution politique passe par les pays arabes qui se sont déchargés de la solution palestinienne."

"Il est nécessaire que le parti socialiste retrouve la place qui est la sienne"

Les conséquences de la guerre en Israël sont multiples. D'abord pour l'Ukraine, qui bénéficie de moins d'attention médiatique, alors que le chef de son état-major a prévenu qu'elle était dans une impasse. François Hollande précise que "c'est ce qu'ont démenti Zelenski et Poutine parce qu'ils n'envisagent pas l'arrêt de la guerre", selon lui, le chef d'état-major a voulu dire aux pays occidentaux : "si vous n'aidez pas l'Ukraine en lui fournissant des équipements de qualité suffisante, nous irons dans l'impasse". "Qu'est-ce que nous voulons ?", conclut-il, "est-ce que nous voulons infliger à la Russie le retrait qu'elle mérite ?"

En France, la guerre en Israël engendre une résurgence de l'antisémitisme. "Les Français, dans leur très grande majorité, sont heurtés quand ils voient des étoiles de David sur les murs, et pire, des croix gammées", "devant la résurgence de ces discours, y compris par des populations différentes de par le passé, ça doit nous obliger à une forme de soutien aux juifs de France". Un soutien qui prendrait la forme d'un appel de tous les partis politiques, comme l'a proposé Olivier Faure ? "C'est une proposition improvisée, il y a une Assemblée nationale, il suffit de voter une résolution, l'Assemblée nationale est faite pour ça." Les partis politiques ont néanmoins leur responsabilité dans la situation car "il y a des encouragements à des pensées qui ne sont pas saines". Quant à Jean-Luc Mélenchon, "il peut sans le vouloir encourager l'antisémitisme", "les Français ont vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon le sentiment qu'il est toujours dans l'exagération, dans l'outrance, dans la division, ce qui me gênerait, c'est que ce soit un obstacle pour la gauche dans les années qui viennent". Car la gauche ne pourra pas peser correctement dans le débat public tant qu'elle sera "dominée par la ligne la plus radicale qui est celle de LFI".

Le projet de loi immigration est "un geste fait à l'intention de la droite voire de l'extrême-droite"

Enfin, la question qui occupe actuellement le Parlement est la loi immigration et, par extension, les bruits de couloir concernant un recours plus régulier au référendum, notamment sur la question de l'immigration. Pour François Hollande, le projet de loi, plus particulièrement l'amendement remplaçant l'Aide médicale d'État par l'Aide médicale d'urgence, "paraît un chiffon que la droite agite régulièrement". "Je pense que c'est une mesure dangereuse, si les étrangers ne se soignent plus, nous pouvons avoir des épidémies", c'est pourquoi "dans le propre intérêt de la communauté nationale", il vaudrait mieux ne pas voter cet amendement.

Le recours massif au référendum, lui, peut se révéler inefficace, voire dangereux. "Remettre en cause le regroupement familial, je ne vois pas ce que ça pourrait apporter", mais "renvoyer des personnes qui ont été condamnées, c'est ce qu'on appelait autrefois la double peine, si on veut le rétablir, ça ne me choque pas", concède-t-il. "Fermeté, efficacité, humanité, je pense que ce sont les trois principes sur lesquels les Français peuvent se retrouver", conclut François Hollande. Pour lui, le plus important est de clarifier et raccourcir les procédures. Ainsi, la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension lui paraît être une bonne mesure. "Si c'est pour clarifier cette procédure de régularisation, franchement, c'est important que la loi puisse garantir ce principe."

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