La pétition contre la loi Duplomb, le budget 2026, la censure, la violence à Marseille... Franck Allisio a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
La loi Duplomb est "une rustine" qui "ne résout pas tout le problème"
La pétition contre la loi Duplomb qui réautorise, entre autres, un pesticide dangereux pour les abeilles continue de cumuler les signatures et atteint désormais le nombre record de 1,5 million. Le Rassemblement national a voté en faveur de cette loi, et donc Franck Allission, député RN de la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, a fait de même. "Sans regret, évidemment", affirme-t-il. "Sans regret de ne pas avoir participé à cette hypocrisie."
Il rappelle la "réalité" du quotidien des agriculteurs, notamment leur niveau de vie qui a été "divisé par deux" en 30 ans, selon le député. "Dans la poche de l’agriculteur on ne retrouve que 16% de ce que l’on paie" à la caisse. Pour autant, le texte ne devrait pas permettre de sauver les agriculteurs, de l’aveu même de Franck Allisio : "ça ne résout pas tout le problème". La loi est "une rustine. Quelque chose qui n’est pas suffisant mais qui est indispensable". Et, surtout, il rappelle que l’interdiction de ce pesticide n’aurait concerné que la France, alors que 26 pays de l’Union européenne sur 27 l’autorisent. "On aura le droit d’importer au quotidien des produits remplis de pesticides de l’autre bout de l’Europe", explique le député des Bouches-du-Rhône. "A quel moment on arrête l’hypocrisie ?"
Un débat au Parlement ? " on garde nos convictions pour autant concernant la loi Duplomb"
La pétition ayant dépassé le million de signatures, le Parlement pourrait lancer un nouveau débat sur le sujet, sans vote à la clé. "Marine l’a dit : si débat il doit y avoir, débat il y aura", affirme Franck Allisio qui estime que le succès de la pétition est en partie liée à l’organisation "des associations qui le font". Néanmoins, le député l’assure : "oui", Marine Le Pen votera en faveur de ce débat. "Mais on garde nos convictions pour autant concernant la loi Duplomb."
Censure de François Bayrou : "il y a un budget qui est en construction, donc il y a des marges de négociation possibles"
Le Rassemblement national a été parmi les premiers partis à annoncer dès la présentation du Budget 2026 par François Bayrou qu’il censurerait le gouvernement. Mais ce n’est pas une décision définitive, semble-t-il : "il y a un budget qui est en construction, donc il y a des marges de négociation possibles". Toutefois, il l’assure : si le budget est maintenu tel quel, "évidemment qu’on ne pourra que censurer". Si Bayrou fais des changements sur certaines économies, la censure pourrait donc ne pas tomber. Sauf que "je crains qu’elles ne bougent pas assez pour qu’on échappe à la censure".
Alors qu’une partie de la gauche refuse d’emblée de négocier avec le Premier ministre, Franck Allisio assure que le RN n’est pas sur la même longueur d’onde : "ça se fait déjà, de négocier". "Notre mission, à l’Assemblée nationale, c’est de défendre les intérêts de la France et les Français, pied à pied." Et alors que LFI annonce censure quoiqu’il arrive, le RN affirme "défendre" quoiqu’il arrive : "si on arrive à obtenir des avancées" sur les lignes rouges, le budget pourrait alors être voté par le parti de Marine Le Pen. Mais il y a peu d’espoir, selon Franck Allisio.
Budget : le RN veut "réserver la solidarité nationale aux gens qui ont la nationalité française"
Entre autres, le RN demande des économies sur l’immigration, ce que le gouvernement semble rejeter a priori. "Il ne peut pas y avoir de vaches sacrées", estime le député RN des Bouches-du-Rhône, comme semblent l’être les énergies renouvelables et l’immigration. "Tout le monde sait qu’il y a des gisements d’économies très importants."
Il propose notamment de "réserver la solidarité nationale aux gens qui ont la nationalité française", ce qui permettrait de faire "15 milliards d’économies". Tout comme l’Aide Médicale d’État (AME) dont la réduction ferait faire 700 millions d’euros d’économies.
Franck Allisio veut instaurer "l’État d’urgence dans toute une partie de Marseille"
Franck Allisio est également candidat annoncé à la mairie de Marseille pour les Municipales 2026. Une ville aux prises avec le narcotrafic. Alors que des violences ont explosé le week-end du 19 juillet 2025 dans plusieurs villes de France, avec plusieurs blessés chez les forces de l’ordre. Les faits divers même graves ne font même plus la une des journaux tellement ils sont courants, affirme le député. "On est submergés par l’ensauvagement de notre société."
S’il est élu à Marseille, il estime qu’il y a une mesure que "le maire devrait demander au gouvernement, et que le gouvernement devrait mettre en œuvre, c’est l’état d’urgence" comme on l’a vu lors des émeutes de banlieue de 2005. "L’État d’urgence dans toute une partie de Marseille" devient nécessaire, estime le député RN, car police et délinquants "ne se battent pas à armes égales".
Olivier Véran de retour en politique ? "Je l'invite à résister à sa tentation"
Olivier Véran, ancien ministre de la Santé durant la crise sanitaire de la Covid-19, a annoncé son intention de revenir en politique. Alors qu’il assure, comme de nombreux Français selon lui, avoir un "très très mauvais souvenir" du ministre, Franck Allisio l’invite "à résister à sa tentation".
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