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Grève : "Nous allons vers un conflit dur" pour Frédéric Souillot (FO) et Luc Farré (UNSA)

"Nous nous préparons, en toute responsabilité, à un conflit dur" selon Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière et Luc Farré, secrétaire général de l'UNSA Fonction publique. Ils étaient “Les invités politiques” sur Sud Radio. 

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Frédéric Souillot et Luc Farré ont répondu aux questions de Patrick Roger sur Sud Radio.

Jeudi 19 janvier 2023, c’est le jour J : la première journée de grève contre la réforme des retraites. La mobilisation s’annonce massive : les syndicats des travailleurs font front uni, dans le public comme le privé. Et le mouvement pourrait être dur et de longue durée. Frédéric Souillot et Luc Farré ont répondu aux questions de Patrick Roger.

 

Grève contre la réforme des retraites : "Il y a une unité importante" chez les syndicats

Fédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière (FO) et Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA Fonction publique, confirment. L’unité syndicale est bien là. "Il y a une unité importante. Nous avons des déclarations communes, nous avons des actions communes. Et nous avons, je crois, un même objectif : faire reculer le gouvernement sur ce texte qui est un recul social", assure Luc Farré.

Même son de cloche chez Frédéric Souillot : "il y a unité complète". Le secrétaire général de FO explique avoir "entendu les vœux du président de la République qui disait de l’unité pas de la division". "Pour les organisations syndicales, l’unité est complète. Il n’en manque aucune."

Réforme des retraites : le gouvernement agit "contre la totalité des organisations syndicales, et ça, ça n’est jamais arrivé"

L’objectif de cette première journée de grève est simple, explique Frédéric Souillot. "C’est faire reculer le gouvernement. On n’est pas là pour se compter." Le chiffre d’un million de personnes dans la rue comme objectif n’est pas confirmé par le syndicaliste. "C’est comme la Française des Jeux, certains sortent des chiffres." Il assure néanmoins que "la mobilisation sera forte" et touchera même des salariés n’ayant pas l’habitude de faire grève. "On a interrogé nos 104 unions départementales : la mobilisation va être très forte."

Il tient à rappeler que "ça fait des mois" que les syndicats demandent le retrait des mesures, et tout particulièrement le report de l’âge de départ. Selon lui, le gouvernement agit "contre la totalité des organisations syndicales, et ça, ça n’est jamais arrivé, et contre une majorité de citoyens qui ne veut pas de recul de l’âge de départ".

Luc Farré affirme que dans la fonction publique aussi l’unité syndicale sera "importante". "Avec des arrêts de travail toute la journée." Les écoles primaires, notamment, seront "en grande partie fermées", et les collèges et lycées ouverts seulement par obligation d’accueil. "L’important, c’est la mobilisation aujourd’hui, la mobilisation contre ce projet du gouvernement." À l’UNSA Fonction publique, l’objectif c’est de faire reculer le gouvernement sur "cet âge légal reculé de deux ans qui va faire que tous les Français vont devoir travailler deux ans de plus".

 

"Cette réforme va faire que les Français perdent la liberté de pouvoir prendre leur retraite à partir de 62 ans"

Sur le fond de la réforme, Luc Farré (UNSA) confirme qu’il n’y aura pas de concessions "sur l’âge légal". "Cette réforme va faire que les Français perdent la liberté de pouvoir prendre leur retraite à partir de 62 ans." Sa position est donc claire : "ce totem de l’âge légal est un vrai recul social".

Frédéric Souillot (FO) confirme l’unité des syndicats à ce sujet. "Pas de recul de l’âge de départ, pas d’allongement de la durée de cotisation." Il rappelle que 50% des personnes partant à la retraite dans le privé "ne sont plus en emploi" aujourd’hui. "C’est le régime de base du privé que le gouvernement met en ligne de mire dans son projet de réforme. Et après la translation pour le service public." Pour le secrétaire général de FO, "on va tous prendre deux ans. Tout le monde va prendre deux ans, quels que soient les critères de pénibilité, quelles que soient les carrière longues et tout ça. Tout le monde prendra deux ans."

Grève : "Le blocage de l’économie se fera par la grève, et pas autre chose"

Si jeudi 19 janvier 2023 est la première journée de mobilisation, la question se pose sur la durée et la dureté du mouvement. Emmanuel Macron a appelé, comme plusieurs de ses ministres, à ne pas bloquer le pays. Frédéric Souillot (FO) déclare ne pas "comprendre" les propos du Président. "Les organisations syndicales se mettent en grève et en manifestation", précise le syndicaliste qui rappelle aussi que "la grève est constitutionnelle". Et faire grève, c’est "arrêter de travailler". C’est tout ce que font les grévistes. "Si c’est ça ce qu’Emmanuel Macron appelle le blocage du pays et de l’économie, je vais lui retourner la même chose : entendez !". "Le blocage de l’économie se fera par la grève, et pas autre chose."

Un avis partagé par Luc Farré. "La grève, c’est un droit, la manifestation, c’est un droit". "Et l’objectif de nos organisations est avant tout de défendre le système de retraites par répartition tel qu’il existe aujourd’hui."

 

Grève : "On est partis pour un conflit dur"

Le blocage du pays pourrait néanmoins survenir. Pour Luc Farré (UNSA), dès jeudi 19 janvier 2023 au soir, après la réunion de l’intersyndicale, "il y aura des suites à ce mouvement". Avec pour objectif de "se faire entendre".

Or, pour Frédéric Souillot, "il faut bloquer l’économie" pour y parvenir. Il rappelle que la grève "c’est aujourd’hui que ça commence" mais que dans de nombreuses entreprises et administrations, ce n’est que le début du préavis de grève. "Tant que le gouvernement ne reculera pas", la grève se poursuivra. "On est partis pour un conflit dur."

"Pour l’UNSA Fonction publique, j’ai déposé un préavis de grève de deux mois", confirme de son côté Luc Farré. "J’envisage tous les scénarios". "Nous nous préparons, en toute responsabilité, à un conflit dur", affirme-t-il.

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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