Situation à Gaza, guerre en Ukraine, position de Trump, relations commerciales avec la Chine, rapport sur les Frères musulmans, présidentielles de 2027, référendum : Jean-Pierre Raffarin a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
"Israël a la volonté d'exterminer, de raser Gaza"
Interrogé sur la situation à Gaza, Jean-Pierre Raffarin déclare : "Il y a une volonté d’extermination, de raser Gaza". L'ancien Premier ministre et président d’honneur des Leaders pour la Paix, vise ici le Premier ministre israélien : "Netanyahou veut tuer la violence, mais il la crée" estime-t-il. Il rappelle que "la violence ne conduit nulle part". Et que "la guerre n’élimine pas la guerre".
.@jpraffarin : "Il y a une volonté d’extermination, de raser Gaza. Netanyahou veut tuer la violence, mais il la crée !" pic.twitter.com/EFmCXMd10S
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Jean-Pierre Raffarin reconnaît que "le droit de se défendre fait partie du droit international". Mais il ajoute : "ça n’oblige pas à affamer les gens et tuer les populations civiles". "Les souffrances génèrent aussi le terrorisme", et "cette lutte-là ne créera que du terrorisme à venir" alerte-t-il. Il juge également que "Netanyahou ne sert pas la cause mondiale, qui est celle d’Israël". Et insiste sur la nécessité d’un dialogue. "Tant qu’il n’y aura pas une Palestine organisée, tant qu’il n’y aura pas une capacité d’un dialogue entre deux États, il y aura cette violence qui créera de la violence".
Gaza : "Netanyahou a un objectif d’extermination. Israël a le droit de se défendre, mais ça n’oblige pas à affamer les gens et tuer les populations civiles !" affirme @jpraffarin pic.twitter.com/4OmCwFyGj6
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"Nous sommes des résistants face à la Russie"
À propos de la guerre en Ukraine, Jean-Pierre Raffarin affirme que "nous sommes aujourd’hui des résistants". Il explique que "la Russie attaque l’idée européenne, elle attaque le peuple ukrainien". Ce qui justifie, selon lui, une réponse claire. "Quand on est attaqué dans notre intégrité, dans notre territoire, dans notre dignité, dans notre culture, c’est la résistance qui va nous conduire", poursuit-il, en référence à l’héritage gaullien.
L’ancien Premier ministre rappelle également sa connaissance du président russe : "Moi qui connais bien Poutine, puisqu’avec Jacques Chirac nous avons beaucoup travaillé avec lui", dit-il. Il se félicite de l’attitude du chef de l’État actuel : "Je trouve qu’Emmanuel Macron est courageux d’exprimer cette logique", insistant sur le fait que "coopérer n’est plus possible dès lors qu’on est attaqué".
Sergei Lavrov dénonce la "haine de Macron contre la Russie" : "La Russie attaque l'idée européenne. Emmanuel Macron est courageux d'exprimer cette logique de ne pas accepter l'attitude de Poutine. Nous sommes des résistants, comme De Gaulle" déclare @jpraffarin pic.twitter.com/GbhDiscvDX
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"Trump a une volonté commune avec Poutine d’affaiblir l’Europe"
Concernant Donald Trump, Jean-Pierre Raffarin se dit préoccupé : "Il m’inquiète". Tout en précisant : "Je ne le prends pas pour un fou, je le vois très stratégique". Il estime que "ce qui l’intéresse, c’est les intérêts de l’Amérique". Et que le président américain cherche à exploiter ses relations avec Vladimir Poutine à des fins géopolitiques : "Il organise un dialogue avec Poutine", explique-t-il.
.@jpraffarin : "Je ne prends pas Donald Trump pour un fou, mais il m’inquiète. Je suis assez étonné du manque de réaction du peuple américain et des démocrates" pic.twitter.com/o7e8Gdmegt
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Pour Jean-Pierre Raffarin, le danger réside dans leur convergence : "Leur point commun, c’est la volonté d’affaiblir l’Europe". Il déplore également le peu de réaction aux États-Unis. "Je suis assez étonné du manque de réaction du peuple américain et des démocrates", confie-t-il, tout en observant "un alignement mécanique des républicains". Et s’il affirme que "nous sommes encore alliés avec les États-Unis, avec le peuple américain", il reconnaît qu’"aujourd’hui, on ne peut pas compter sur les États-Unis de Trump".
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"Il faut donner un signal aux Chinois pour maîtriser les choses"
Interrogé sur les mesures européennes concernant les importations chinoises, Jean-Pierre Raffarin estime qu'"il faut faire en sorte que les Chinois viennent produire chez nous". Il rappelle que "les Chinois nous envoient 9.000 tonnes de fret chaque jour", en réponse à une forte demande intérieure. Selon lui, la priorité est de localiser la production : "On doit exiger 30, 40, 25, c’est à discuter, de pourcentage de la voiture qui est fabriquée chez nous", en citant l’exemple de Toyota installé dans le Nord.
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Il affirme : "Je suis quand même un peu de culture libérale", mais estime qu’il faut envoyer un message clair à Pékin. "Il faut donner un signal aux Chinois". Il ajoute : "L’Europe doit être unie sur le sujet" et souligne l'importance d'une position commune. "Quand la Chine nous voit divisés, elle sourit". Pour lui, "les rapports de force, ça se fait dans l’Union, ça se fait pas dans la division".
Voitures chinoises : "Il faut donner un signal aux Chinois. L'Europe doit être unie sur le sujet et imposer un quota de production locale. Quand la Chine nous voit divisés, elle sourit" signale @jpraffarin pic.twitter.com/1FdLEFExpY
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Frères musulmans : "Il est absurde de rendre public ce rapport"
Interrogé sur la publication du rapport récent sur les Frères musulmans, Jean-Pierre Raffarin rappelle avoir déjà reçu, en tant que Premier ministre, un document similaire :"Il y a 20 ans, nous avions le rapport Obin. Il disait déjà ce que dit le rapport d’aujourd’hui, en un peu moins complet." Il affirme que "depuis 20 ans, nous avons organisé la lutte contre le terrorisme", en soulignant les moyens juridiques et judiciaires développés. "On s’est donné des lois, un arsenal y compris judiciaire pour lutter contre le terrorisme".
Rapport sur les Frères Musulmans, 20 ans après le rapport Obin : "Depuis 20 ans, nous avons organisé la lutte contre le terrorisme" assure @jpraffarin pic.twitter.com/VGWwoTZHZt
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Concernant la mise en circulation publique du rapport actuel, Jean-Pierre Raffarin estime que "ce n’est pas une bonne méthode". Il déclare : "On ne fait pas la guerre en téléphonant à nos adversaires ou en dévoilant les stratégies". Jean-Pierre Raffarin met en garde contre deux risques : "Cela mène à des amalgames entre des musulmans républicains et les radicaux", et "cela affaiblit notre action". Il insiste : "La guerre contre le radicalisme ne se mène pas par des effets de communication", rappelant que "le secret défense, c’est fait pour ça".
Rapport sur les Frères Musulmans : "Il est absurde de le rendre public ! On ne fait pas la guerre en téléphonant à nos adversaires ou en dévoilant les stratégies ! (…) Et cela mène à des amalgames !" dénonce @jpraffarin pic.twitter.com/0OYxyeTxM3
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Interdiction du voile pour les moins de 15 ans : "Ça suffit ! C’est politicien !"
Gabriel Attal a proposé d’interdire le port du voile dans l'espace public pour les moins de 15 ans. Jean-Pierre Raffarin, dont le gouvernement avait fait voter la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école, désapprouve fermement cette initiative. "Ça suffit ! C’est politicien !", tranche-t-il. Il plaide pour "de la modération de toute part" sur ces sujets sensibles.
L’ancien Premier ministre refuse de transformer un sujet de société complexe en outil électoral. "Cela effraie et risque de stigmatiser". Pour lui, la ligne doit rester claire : "Il faut faire la différence entre les citoyens qui veulent vivre normalement et les radicaux qui veulent déstabiliser notre société".
.@GabrielAttal propose d'interdire le voile au moins de 15 ans : "Ça suffit ! C'est politicien ! Il faut de la modération de toute part ! Cela effraie et risque de stigmatiser !" déplore @jpraffarin pic.twitter.com/dDuR37MsHV
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"Édouard Philippe a toutes les qualités pour devenir président de la République"
Sur les prochaines élections présidentielles de 2027, Jean-Pierre Raffarin affirme clairement son soutien à l’ancien Premier ministre. "Je travaille avec Édouard Philippe. Je crois en sa capacité de rassembler". "Il a toutes les qualités pour devenir président de la République" estime-t-il. Selon lui, Édouard Philippe a adopté la bonne méthode : "Il s’est mis au travail très tôt". Et il insiste sur l’importance de cette préparation : "J’encourage toujours ce travail, parce qu’on a bien vu que l’improvisation n’était pas la solution pour gouverner le pays".
2027 : "Je travaille avec @EPhilippe_LH. Je crois en sa capacité de rassembler. Il a toutes les qualités pour devenir président de la République" pour @jpraffarin pic.twitter.com/i6GSNV92vT
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Concernant Bruno Retailleau, Jean-Pierre Raffarin ne voit aucune rivalité : "Bruno Retailleau renforce Édouard Philippe". Selon lui, "les deux ont intérêt à se rassembler et à recréer l’ancien espace de l’UMP". Il se dit farouchement opposé à une primaire : "La primaire, ça décapite tout le monde !". Et de rappeler : "En un dimanche, on a viré un ancien président et deux anciens Premiers ministres. On a tué l’UMP avec ce système".
.@jpraffarin : "@BrunoRetailleau renforce @EPhilippe_LH" pic.twitter.com/PqTZO5LCkO
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"Je ne suis pas très favorable au référendum"
Alors que l’on célèbre les 20 ans du référendum sur la Constitution européenne, Jean-Pierre Raffarin défend le traité de Lisbonne. "Nous n’avons pas trahi le peuple". Selon lui, "Nicolas Sarkozy l’avait dit pendant sa campagne". Il affirme : "Il a été élu sur cette base, et il a fait ce qu’il avait annoncé".
20 ans du référendum sur la Constitution européenne : "Nous n'avons pas trahi le peuple en signant le traité de Lisbonne !" déclare @jpraffarin pic.twitter.com/pCtTIygkz8
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En revanche, il se montre sceptique sur l’outil référendaire : "Je ne suis pas très favorable au référendum, surtout sur les sujets complexes". Il souligne les risques de simplification populiste : "Les sujets sont de plus en plus complexes et les solutions apparaissent de plus en plus simples. C’est très dangereux". Pour lui, la représentation parlementaire reste la meilleure réponse aux défis contemporains.
.@jpraffarin : "Je ne suis pas très favorable au référendum, surtout sur les sujets complexes" pic.twitter.com/dcrtKGCNMJ
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Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
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