L'agression des militants du Parti Socialiste à Paris lors de la manifestation du 1er mai, l'avenir d'Arcelor Mittal, les retraites, le Congrès du PS... Nicolas Mayer-Rossignol a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Les raisons de l'agression du 1er mai ? "Un, parce qu’ils sont socialistes, et deux, parce que certains d’entre eux sont juifs"
Lors de la manifestation du 1er mai 2025 à Paris, qui s’est déroulée relativement dans le calme, une action des Black Blocks a marqué les esprits. Le stand, les militants et même les élus du Parti Socialiste ont été attaqués, certains ayant même dû se rendre aux urgences. Jérôme Guedj, lui, a été exfiltré. "Il s’est passé quelque chose de très grave", confie Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et candidat au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste. Alors que le PS était présent "comme chaque 1er mai", dans la manifestation, "il y a eu une agression qui a concerné plusieurs militants, y compris des anonymes".
"Il y a eu d’abord des insultes", explique le maire de Rouen qui n’était toutefois pas présent puisqu’il a défilé à Dunkerque, et "des menaces verbales". "Puis, sont arrivés des lâches encagoulés, vêtus de noir, qui ont carrément agressé les militants et les élus socialistes." La raison ? Pour Nicolas Mayer-Rossignol, elle est claire : "un, parce qu’ils sont socialistes, et deux, parce que certains d’entre eux sont juifs". Les faits ne sont "absolument pas acceptables", affirme le maire de Rouen. "Et ce qui est encore moins acceptable, c’est qu’on ait encore, à cette heure, des partis politiques qui ne condamnent pas clairement."
Manifestation du 1er mai à Paris : les Black Blocks "ne servent absolument pas la cause des travailleurs"
La première phase de l’attaque a toutefois été menée par des personnes "non cagoulées", signale le maire de Rouen. Il assure qu’elles ont été "identifiées". Et les insultes étaient "très claires" et pour certaines "à caractère antisémite". "C’est de l’antisémitisme !" mais aussi "du délit de sale gueule" parce qu’il s’agissait de socialistes. "Les socialistes se font agresser parce qu’ils sont socialistes, parce qu’on entend PS Parti Sioniste."
Ce sont ensuite les personnes cagoulées, "qui ne servent absolument pas la cause des travailleurs", souligne Nicolas Meyer-Rossignol, qui ont agressé physiquement les militants et les élus.
Arcelor Mittal supprime des emplois : "On n'a pas tout essayé, il y a des outils"
Nicolas Meyer-Rossignol a manifesté et défilé à Dunkerque, pour défendre les ouvriers d’Arcelor Mittal qui prévoit la suppression d’environ 400 postes. Face à la crise, la dernière d’une longue série dans la sidérurgie française, il se veut réaliste : "moi, je ne fais pas de promesses". Rouen, qui ressemble à Dunkerque par son port et son industrie, a également eu des moments de crise. "Je sais exactement de quoi il s’agit", explique le maire.
Toutefois, il l’assure : "on n’a pas tout essayé". "Il y a des outils qui existent." Il prend notamment l’exemple de la papeterie Chapelle Darlbray, spécialisée dans le papier recyclé. "Son propriétaire voulait la vendre, pour la détruire, pour la démanteler, pour éviter que la concurrence la reprenne", rappelle-t-il. "Nous, on l’a rachetée", explique l’élu, "pour pouvoir la revendre" et donc aiguiller l’avenir de l’entreprise. "Cet outil, il n’avait jamais été utilisé avant en France. Pourtant, il existe", souligne Nicolas Meyer-Rossignol. Une sorte de "nationalisation temporaire", en somme.
Travail des salariés le 1er mai en boulangerie : "On aurait pu s’épargner cette polémique et mettre un tout petit peu de souplesse"
Le 1er mai est également une journée de conflit entre le gouvernement et les entreprises, notamment sur le travail des salariés en boulangerie par exemple. Certains boulangers continuent de faire travailler leurs employés malgré la loi en vigueur, et de nouveaux contrôles ont été menés par l’inspection du Travail. "Moi, je suis plutôt pour de la souplesse", explique le maire de Rouen. S’il juge que le 1er mai doit être sanctuarisé, il estime "qu’on aurait pu s’épargner cette polémique et mettre un tout petit peu de souplesse".
"Il ne faut pas supprimer" l'abattement de 10% sur les retraites
Autre polémique qui fait débat, celle de la suppression possible de l’abattement de 10% des revenus pour les retraités, calqué sur celui des travailleurs. "Non, il ne faut pas supprimer" cet abattement, affirme le candidat à la tête du Parti Socialiste. Pour lui, il faudrait plutôt moduler le plafond de l’abattement. Car le niveau élevé de ce plafond profite surtout aux retraités ayant les pensions les plus élevées. "De façon que les personnes qui ont des retraites normale, moyennes ou modestes, ça ne changerait rien pour elles." Les seuls touchés seraient alors les retraits les plus aisés.
Congrès du PS : "Moi, je ne suis pas satisfait de l’état de la gauche et du Parti Socialiste aujourd’hui"
Nicolas Meyer-Rossignol est candidat à la tête du Parti Socialiste, qui tiendra son Congrès à Nancy mi-juin 2025. Trois noms sortent du lot : le sien, celui d’Olivier Faure et celui de Boris Vallaud. Y aurait-il une possibilité d’alliance entre le premier et le troisième, pour faire tomber Olivier Faure actuellement à la tête du parti ? "Je le souhaite", déclare le maire de Rouen. Toutefois, il estime que "le sujet, ce n’est pas battre Olivier Faure".
"La question, pour le Parti Socialiste, c’est : si on est content de l’état de la gauche et du Parti Socialiste, alors il ne faut pas changer. Moi, je ne suis pas satisfait de l’état de la gauche et du Parti Socialiste aujourd’hui." Il assure proposer un changement, soit un Parti Socialiste qui bosse et qui est clair sur ses valeurs.
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