Peut-on chiffrer le montant global des dépenses inutiles de l’Etat ? Oui, pour Jean-Baptiste Léon, auteur du livre "Le livre noir de l'argent public" (Editions Hugo Doc). Une réflexion pas dénuée d’intérêt à l’heure où la France se cherche encore un budget, et où la réflexion tourne autour de la réduction des dépenses publiques.
"Nous avons en face de nous un Titanic budgétaire"
"Tant qu’il y a de la vie, y’a de l’espoir, même en matière financière. Mais force est de constater qu’effectivement, nos finances publiques sont dans un piteux Etat. Nous avons en face de nous un Titanic budgétaire. Et tout l’objectif des années qui viennent va être d’éviter ce Titanic, et d’éviter que le paquebot France ne sombre" explique Jean-Baptiste Léon, par ailleurs membre de l'association "Contribuables Associés", au micro de Sud Radio.
"En 2024, les recettes de l’Etat s’élevaient à 289,5 milliards d’euros. En parallèle, il a dépensé 443,4 milliards d’euros. Déficit net : 153,9 milliards d’euros. Imaginez un ménage avec un revenu mensuel de 2 895 euros et des dépenses mensuelles de 4 434 euros. Le trou dans le compte bancaire s’élèverait alors à 1 539 euros. Impensable pour un foyer, impensable également pour une entreprise. Mais pour l’Etat, c’est possible !"
. @JiBeLeon :"La dette française pourrait augmenter jusqu'à huit-mille milliards d'euros" #LaFranceDansTousSesEtats
— Sud Radio (@SudRadio) November 25, 2025
Suivez le direct : https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/zKpIaq54Jj
"50 ans que ça dure"
Une situation qui ne date évidemment pas d’hier. "Cela fait 50 ans que ça dure. Le dernier budget bénéficiaire voté en France remonte à 1974. On bascule en 1975, et depuis on accumule les déficits. Ces déficits accumulés créent notre dette qui est devenue aujourd’hui abyssale. Ce sont plus de 3 416 milliards d’euros, soit 115% du PIB. Toute cette dette accumulée nous coûte cher, car les simples intérêts sont supérieurs à beaucoup de postes budgétaires de l’Etat, notamment la Défense" ajoute le journaliste au micro de Sud Radio.
"Si on devait annuler cette dette, on ruinerait les épargnants français"
Des intérêts qui s’élèvent aujourd’hui à 67 milliards d’euros. "Si on regarde l’ensemble des dépenses publiques, on arrive en France à vivre à crédit jusqu’au 24 novembre. Plus de la moitié des détenteurs de la dette publique sont des étrangers, des fonds souverains, des banques étrangères. L’autre moitié est détenue par des Français, y compris des particuliers. Si on devait annuler cette dette, on ruinerait les épargnants français" conclut-il.