Cela fera quatre ans, en février prochain, qu’aura débuté le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Focus sur les lignes de front, et les enjeux, avec le colonel Michel Goya.
Ukraine : "on avait oublié qu’un conflit pouvait être très long"
Sur le conflit en Ukraine, tout a été dit, ou presque. Beaucoup se sont trompés dans leur analyse. Michel Goya en fait partie. "Je pensais que la Russie s’embourberait dans un conflit qui durerait des années. Qui lui coûterait très cher, que cela ne serait pas très rentable pour la Russie. Alors que l’Ukraine était déjà quasiment neutralisée. Je n’imaginais pas que les choses allaient évoluer militairement de cette façon. Néanmoins, ce qui était à peu près certain, c’est que cela serait très difficile pour la Russie et que cela durerait des années" explique le colonel au micro de Sud Radio.
"On avait oublié qu’un conflit à très grande échelle pouvait être aussi violent et très long. C’est un peu l’exception dans les guerres modernes industrielles. Nous avons aujourd’hui des guerres qui durent quelques jours, parfois quelques semaines ou quelques mois. Avec un vainqueur qui s’impose tout de suite. Là, non. Ce n’est pas possible" ajoute Michel Goya au micro de Sud Radio, au sujet de cette guerre ukrainienne qui traîne désormais depuis près de quatre ans.
Le manque de confiance de la Russie
"L’armée ukrainienne a beaucoup évolué. Mais elle a évolué pour se défendre contre de nouvelles attaques russes. Alors que du côté du Kremlin, on a toujours cette vision que si le camp d’en-face s’arme, c’est pour attaquer. C’est une vision inversée et paranoïaque. Et on ne se dit pas que si les gens en face s’arment, c’est peut-être pour se protéger contre eux. Il y a un manque de confiance du côté russe" lance encore Michel Goya.
Ce dernier ne croit cependant pas à la théorie selon laquelle l'Ukraine serait un conflit provoqué par les bellicistes américains pour provoquer la Russie. "Du côté américain, on a aussi peur. Peur de la Russie. On est en confrontation avec eux, mais on a une trouille bleue de la guerre avec ces gens-là. Si la vision était de faire de l'Ukraine un proxy pour lutter contre la Russie, dans ce cas-là, les Américains y seraient allés à fond. Ce n'a pas été le cas. Ils ont dosé leurs efforts. Vous avez dans le discours américain, une peur bleue que la Russie s'effondre. Une grande puissance nucléaire effondrée, c'est très dangereux pour les Américains" conclut-il.
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