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Pierre Huriet : "L'opération d'expulsion des zadistes est une défaite pour l'État de droit"

Par Mathieu D'Hondt

Pierre Huriet (Avocat d'une dizaine de zadistes de Notre-Dame-des-Landes) était ce lundi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand journal de 18h.

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Une douzaine de squats démantelés, dix personnes expulsées. L'opération menée ce lundi par les forces de l'ordre sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) s'est soldée par plusieurs expulsions d'occupants "illégaux", non sans heurts. Les affrontements sur place ont d'ailleurs fait un blessé du côté de la gendarmerie, qui a déployé pas moins de... 2 500 gendarmes sur le site. Le gouvernement se montre donc implacable sur ce dossier en dépit de la détermination des zadistes qui manifestent actuellement dans les rues de Nantes, pour faire part de leur mécontentement. "Le retour à l'État de droit n'est pas négociable",  a par ailleurs déclaré dans le même temps Nicole Klein, préfète de la région Pays de la Loire.

"L'impératif politique de montrer ses muscles a fait passer au second plan le respect de l'État de droit"

Invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h, Pierre Huriet (Avocat d'une dizaine de zadistes) est revenu pour Sud Radio sur cette journée, au cours de laquelle aucune information n'a été communiquée, donnant lieu à une confusion générale, selon lui. "Je n'ai pas encore de chiffres, j'attends de voir éventuellement ceux de la préfecture même si je les prendrai avec beaucoup de recul. Ce qui est certain aujourd'hui, c'est que c'est plutôt une défaite pour l'État de droit puisque nous nous retrouvons sans une situation ubuesque, où avant les expulsions, on nous a refusé la communication des décisions qui permettaient l'expulsion. Pendant l'expulsion, il a été refusé de communiquer ces mêmes décisions et là, on se retrouve à contester des décisions dont on n'a même pas connaissance", a-t-il d'abord expliqué, qualifiant cette situation de "quelque chose d'hallucinant en 2018, en France".

Qu'en est-il des huissiers dépêchés sur place, n'ont-ils pas été chargés de communiquer ces décisions ? "La présence de l'huissier, c'est une chose mais encore faut-il qu'il donne matériellement la décision qu'il applique et à laquelle il participe. Cette remise, cette signification n'a pas eu lieu, malgré la présence des gens vivant sur place, à leur domicile. Rien ne leur a été remis", a ainsi rétorqué notre invité, qui a par ailleurs déclaré que lui et ses clients étaient "en train de préparer un recours pour se plaindre d'une voie de fait", parce que l'administration a agit "en dehors de tout cadre légal", selon lui. "Je pense que l'impératif politique de montrer ses muscles a fait passer complètement au second plan l'impératif de respecter l'État de droit", a-t-il encore insisté.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview :

 

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