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Bordeaux : ouverture du procès des "bébés congelés"

Par Mathieu D'Hondt

Une femme comparait dès aujourd'hui devant la Cour d'assises de Bordeaux, pour un quintuple infanticide.

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Souvenez-vous, le 19 mars 2015, des gendarmes découvraient les cadavres de 5 bébés, dont 4 avaient été congelés, au domicile de Ramona Hernandez-Canete, dans la commune de Louchats (Gironde). Hasard du calendrier, c'est trois ans jour pour jour après cette macabre découverte que le procès de cette femme de 38 ans s'est ouvert ce lundi, devant la Cour d'assises de la Gironde, à Bordeaux

"Un trouble psychiatrique que l'on a du mal à cerner"

Ayant reconnu les faits, cette femme, mariée et mère de deux enfants, a confié à la cour ne pas savoir "quoi dire" et qu'elle était "la première à condamner (ses) actes", nous a rapporté l'un de nos journalistes présents en ce premier jour d'audience, marqué par un énoncé sordide. Selon l'ordonnance d'accusation, la prévenue a ainsi donné naissance seule à ses cinq bébés, debout dans sa baignoire, au-dessus d'un bain moussant. Les nouveaux nés étaient arrivés à terme et sont morts asphyxiés, probablement par immersion. Personne n'était au courant, pas même son mari, décrit comme violent, possessif, jaloux et de qui Ramona Hernandez-Canete "ne voulait plus être enceinte", comme elle l'a expliqué à la barre.

Une affaire extrêmement complexe donc, où se mêlent à la fois refus et déni de grossesse, sur fond de violences conjugales, comme l'a rappelé Maître Arnaud Dupin, l'un des avocats de la défense. "C'est un trouble psychologique et psychiatrique que l'on a du mal à cerner. Elle avait conscience puisqu'elle se voyait enceinte donc elle n'était pas dans une dénégation totale", nous-a-t-il d'abord expliqué, précisant qu'elle "n'assumait pas cette grossesse" et qu'elle ne voyait "pas d'autres sorties, ni alternatives". "Son corps n'était que le réceptacle d'une relation sexuelle qui n'était pas voulue", a-t-il encore insisté, ajoutant qu'elle avait "partagé des moments de souffrance dans l'accouchement mais aussi de souffrance psychologique".

S'agit-t-il d'un déni partiel ou total ? Il appartient désormais à la Cour d'assises de juger de cette épineuse question. Poursuivie pour "meurtres sur mineurs", Ramona Hernandez-Canete encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera rendu le vendredi 23 mars.

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