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Attaque du Thalys : un "éclaireur" présumé de l'EI mis en examen et écroué en France

Par Benjamin Rieth avec AFP

Soupçonné d’avoir aidé le tireur du Thalys et le jihadiste Abdelhamid Abaaoud à s'infiltrer en Europe, un Algérien a été mis en examen et écroué dans l’enquête menée en France sur l’attaque déjouée dans le Thalys le 21 août 2015.

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Il est soupçonné d’avoir joué un rôle d’éclaireur pour le tireur du Thalys, dont l’attaque a été déjouée le 21 août 2015. Bilal Chatra, 21 ans - jusque là détenu en Allemagne depuis juillet 2016 - a été remis à la France et mis en examen pour complicité de tentatives d'assassinats terroristes et association de malfaiteurs terroriste criminelle

D'après une source proche de l'enquête, "il est soupçonné d'avoir joué un rôle d'éclaireur" en aidant depuis la Turquie le tireur du Thalys, Ayoub El Khazzani, et son possible commanditaire, le jihadiste du groupe Etat islamique Abdelhamid Abaaoud, acteur-clé des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, à s'infiltrer en Europe par la route des Balkans, en suivant le flux de réfugiés au plus fort de la crise migratoire.

De la Grèce à l'Allemagne, en passant par la Serbie et l'Autriche

Bilal Chatra était parti d'Algérie pour la Syrie fin 2014. Abaaoud l’aurait alors chargé de "repérer les points de contrôle des différents pays à travers la route des migrants" depuis la zone irako-syrienne jusqu'à Cologne, Allemagne. Au cours de sa mission qui l'a conduit en Grèce, en Serbie et en Autriche, "il rendait ainsi compte de ces repérages à Abdelhamid Abaaoud mais également sur prescription de celui-ci" au tireur de Thalys , ce que conteste ce dernier. Ces échanges, via Facebook, ont notamment été confirmés par l'étude de leurs conversations et de la géolocalisation.

Sur ordre d'Abaaoud, Ayoub El Khazzani, muni d'une kalachnikov, avait ouvert le feu le 21 avril dans un train Amsterdam-Paris, peu après son entrée en France, blessant grièvement un passager. L'intervention de militaires américains en vacances, qui l'avaient maîtrisé, avait permis d'éviter un potentiel carnage, sept mois après les attentats en France à Charlie Hebdo, Montrouge et à l'Hyper Cacher.

Entendu par le juge le 14 décembre, El Khazzani a reconnu pour la première fois son implication dans ce projet jihadiste, rompant avec dix-huit mois de silence. Il a réfuté avoir voulu commettre un massacre de masse ce jour-là.

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