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Après l'évacuation musclée d'un amphi, le doyen de la fac de droit démissionne

Par Jérémy Jeantet

Soutenant l'intervention musclée d'un groupe de personnes cagoulées qui a violemment délogée des étudiants qui bloquaient un amphithéâtre, en contestation au plan étudiant du gouvernement, le doyen de la faculté de droit de Montpellier III a dû démissionner.

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Des images surréalistes. Jeudi soir, un groupe d'étudiants qui bloquaient un amphithéâtre de l'université de Montpellier, en contestation au plan étudiant du gouvernement, ont été délogés violemment par des personnes cagoulées.

Damien, 21 ans, était à l'intérieur de l'amphithéâtre : "J'ai vu au moins cinq personnes cagoulées, avec des grosses lattes, arriver, hurler et commencer à taper. J'ai un camarade qui dormait et qui s'est fait réveiller à coups de lattes. Ils n'étaient pas là juste pour taper sur les tables, mais pour rouer de coups. Sur les images, on le voit."

Car la scène a été filmée et la vidéo est rapidement devenue virale sur internet. On y voit des jeunes chassés et traqués. Juste après l'expulsion des militants, les grilles de l'université se referment sous les yeux de José Luis Torres, secrétaire du syndical Solidaires 34 : "On regardait par la grille et on voyait M. Pétel (le doyen de la faculté de droit, NDLR), en train de taper sur les épaules des personnes qui avaient tabassé les jeunes gens, avec un groupe de jeunes de la faculté de droit."

Une enquête administrative a été ouverte pour déterminer l'implication du doyen dans cette intervention violente, mais l'intéressé a réagi, le lendemain, devant les caméras de France Télévision : "Je suis assez fier de mes étudiants, je les approuve totalement. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Il fallait absolument évacuer cet amphithéâtre."

Moins de 24h plus tard, le président de l'université a annoncé la démission du doyen et avoir porté plainte contre X afin de faire la lumière sur les événements.

Il a également décidé que les portes de la faculté de droit de Montpellier resteraient fermées ce lundi. Une décision notamment motivée par le fait que, d'après certaines victimes, certains professeurs auraient fait partie des personnes cagoulées . Des accusations qui laissent les autres professeurs abasourdis, à l'image de Thierry Blin, maître de conférences en sociologie : "Je ne sais pas quelle est la spécialité juridique du doyen, mais il a pris option barre de fer, c'est original. On peut exprimer son indignation sur le ton de la blague. Les seuls dont on pouvait attendre une intervention pour vider un amphithéâtre, ce sont les forces de police. Appeler ou laisser intervenir des gens encagoulés, c'est pour le moins lunaire."

Propos recueillis par Victoria Koussa pour Sud Radio

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