Oui, chaque année, le patronat a le mauvais goût de s’offrir un petit goût de scandale, qui retombe sur l’image des patrons. Cette année il s’agit de Monsieur Thierry Pilenko, le président du groupe Technip, aussi appelé TechnipFMC.
Car non seulement ce monsieur est très bien payé. Mais il dirige jusqu’au 1er mai un joyau de l’industrie française qu’il a vendu aux Américains.
Et comme si tout ça ne suffisait pas, le groupe Technip a perdu – tenez-vous bien – 1,9 milliards d’euros l’an passé. Malgré tout, ce monsieur a un très beau contrat qui lui assure un parachute doré de 14 millions d’euros. Un parachute fait d’actions gratuites pour 10 millions, d’une prime de non concurrence de 2 millions et d’une clause de rupture de 2 millions.
J’imagine que ça fait grincer des dents
Oui et pour une fois c’est le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux qui, le premier, hier matin a dit que c’était inadmissible. Or, il existe au Medef une instance chargée de régler ces questions de gouvernance et de rémunérations qu’il a donc décidé de saisir.
Juste après, c’est Bruno Le Maire, le Ministre de l’Economie qui s’est déclaré scandalisé. Mais lui ne peut rien faire.
Le pire dans ce type de scandale – car il faut bien appeler ça un scandale – c’est que ça rejaillit sur les chefs d’entreprise accusés d’être des voyous. Bien sûr, il y a des patrons très bien payés, car ils dégagent de très bons résultats. Et c’est tout à fait normal que la réussite soit récompensée. Mais il ne faut pas oublier que dans les PME le salaire mensuel moyen d’un chef d’entreprise s’établit à 5.700 euros. Dans ces conditions, le bonus de Monsieur Pilenko est peut-être légal, mais il est immoral. Et il faut tout faire pour qu’il ne le touche pas.
Le capitalisme n’est peut-être pas moral. Mais il a des règles. On ne peut pas laisser une entreprise les caisses vides et partir les poches pleines.