Il s’effrite pour une raison simple : les français ne comprennent plus les revendications des gilets jaunes. Selon un sondage IFOP Fiducial pour Sud Radio, si une liste gilets jaunes se présentait aux élections européennes, elle ferait à peine 3%...Une telle liste tournait autour de 12% au début du mouvement. Les français ne perçoivent plus de débouché politique à la colère des gilets jaunes. Le pouvoir d’achat ? Le gouvernement a mis sur la table 10 milliards d’euros et quelques mesures portent leurs fruits : succès de la prime dite Macron pour les salariés des entreprises qui veulent bien jouer le jeu…Succès de la défiscalisation des heures supplémentaires. Alors tous les salariés ne sont pas concernés par ces mesures. Mais le gouvernement ne fera pas de geste supplémentaire. Les autres mesures revendiquées : le référendum d’initiative citoyenne ? La TVA à taux zéro sur les produits de première nécessité ? Il y a le débat national pour en parler. Débat qui est un succès. Les français en redemandent. Les gilets jaunes enfermés dans leur colère et divisés sont marginalisés.
Mais les gilets jaunes ont obtenu plus que les syndicats en dix ans parce qu’ils n’ont rien lâché. Et beaucoup de français partagent encore ce sentiment que pour faire bouger les choses il faut être dans le rapport de force. Être dans le rapport de force quand on est en colère oui…Mais pas quand il y a de la haine. Rien de bon ne peut sortir de la haine. Haine contre les élus, contre les journalistes, contre les policiers, contre les juifs. La question n’est pas : "ceux qui sont haineux sont ils tous des gilets jaunes ?" Bien sur que certains le sont et d’autres ne le sont pas. Mais quand ils disent "on ira jusqu’au bout" mais au bout de quoi ? Il n’y a pas de réponse à part la destitution d’Emmanuel Macron. Mais on n’est pas encore dans la dictature du prolétariat. On est en démocratie donc les français soutiennent de moins en moins les gilets jaunes. A cela, ajoutons la lassitude de voir des villes abîmées tous les samedis et des commerçants qui ont perdu 50% de leur chiffre d’affaire en trois mois. Demain les gilets jaunes appellent à se retrouver à Clermond Ferrand. Comme Bourges et Valence, la ville met en place un gros dispositif de sécurité par peur des casseurs, ce sera une ville morte et elle aura une ardoise de dizaine de millier d’euros à régler. Combattre la précarité en engendrant de la précarité. C’est du perdant perdant. Pour les gilets jaunes et pour tous les français.