Hier, Emmanuel Macron se baladait dans Paris comme si de rien n’était alors que Gérard Collomb n’est toujours pas remplacé et que l’on attend impatiemment un remaniement. Afficher la décontraction, montrer qu’il est le maître du temps, se faire prendre en photo tel François Miterrand sur les quais… Tout ça c’est pour l’affichage, la communication, simplement on voit bien qu'une semaine après la désertion de Gérard Collomb, on ne voit toujours pas poindre le nouveau souffle promis par Richard Ferrand, le président de l’Assemblée Nationale, ou le nouvel élan annoncé par le président du groupe LREM à l’Assemblée. Et finalement, jour après jour, ça commence à faire désordre. Alors évidemment, Philippe joue bien au ministre de l’Intérieur pour montrer que le poste n’est pas vacant, il était par exemple hier soir auprès de policiers de la BAC à Paris. Néanmoins, on voit bien que le choix du successeur de Collomb est un véritable casse-tête politique : un technicien ? Un politicien de droite ? De gauche ? Une association des deux ? Rien n’est tranché. Et pauvre Françoise Nyssen, on pouvait penser à elle hier soir, on annonce ses cartons et on la voit monter à la tribune de l’Assemblée pour défendre sa loi sur les fake news. Son départ serait-il une fake news ? On ne sait pas.
Enfin du jamais vu, des élus de gauche qui ne se gênent pas pour faire savoir qu’ils ont refusé d’entrer dans cette équipe, soulignant un peu l’idée que la force d’attraction du Président de la République est légèrement affaibli au même rythme que sa baisse dans les sondages. Enfin, toutes ces rumeurs qui se diffusent comme un poison de tension entre le Président et le premier ministre, l’un soucieux de renforcer son aile droite tandis que l’autre est soucieux de veiller à son équilibre pour faire en sorte qu’il ait avec lui des têtes qui ressemblent à des têtes de gauche.
On dit toujours qu’un remaniement est nécessaire mais pas suffisant. Surtout que ce nouveau gouvernement n’aura peut-être pas la force d’attraction du premier : Nicolas Hulot la surprise, Jean-Michel Blanquer la pépite… Il faudra parler, parler, parler et ça, ce sera le boulot du Président, sa tâche première : renouer avec les Français et changer lui-même. La même exigence avait été demandée à Nicolas Sarkozy et François Hollande, ce qui n’a pas trop marché chez eux…