Il y a trois problèmes dans l’intervention du Chef de l’Etat d’hier : ça rappelle la boite à outils de Hollande. On avait un président qui ressemblait à un lapin pris dans les phares et qui essayait de vider l’océan de la colère avec une cuillère. Ensuite, le chef de l’état n’a rien dit du financement des mesures. Et pour cause. Elles vont être financées par les français, voire les mêmes français qui vont les toucher. Car il faut rappeler que les suppressions de charges, c’est aussi des suppressions de droit à la retraite pour l’avenir. Enfin, il n’a pas compris que le mouvement des gilets jaunes va de 17 à 77 ans. Et lui continue à vouloir opposer la majorité des retraités aux salariés ou aux étudiants. Un président est fait pour rassembler. Pas pour diviser.
Malgré tout il a tenu bon sur l’ISF, même s’il a cédé sur le SMIC. Dimanche sa ministre du travail disait qu’il ne fallait surtout pas toucher au Smic, sous peine d’augmenter le chômage. Il a décidé l’inverse. C’est dire à quel point comptent les ministres de son gouvernement. Heureusement il n’a pas touché à l’ISF. C’est ce qui énerve largement les gilets jaunes mais dans ce cas il ne serait rien resté de ses 18 premiers mois de présidence. Surtout c’aurait été faire une croix sur la seule mesure qui a ramené la confiance dans le pays. Je sais que ce que je dis sur l’ISF n’est pas populaire, mais c’est la réalité. Hier je vous disais que je craignais qu’Emmanuel Macron, face à la porte étroite qui l’attendait, finisse par prendre cette porte dans la figure. J’ai l’impression ce matin que c’est ce qui va se passer. Avec le risque que ce mouvement des gilets jaunes se structure en parti populiste pour les prochaines élections.