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Pourquoi les primes exceptionnelles promises par Macron font polémique

Parmi les mesures annoncées par Emmanuel Macron lundi soir, il y a cette fameuse prime exceptionnelle au bon vouloir des sociétés. Elle commence déjà à susciter un débat ?

Il y a plein de bons élèves qui ont tout de suite déclarer qu’ils allaient la verser. Notamment Altice, Iliad, Orange ou Publicis. Curieusement ce sont des entreprises qui emploient du personnel qualifié, pas vraiment des gilets jaunes. Ce sont des entreprises surtout franciliennes où les employés ont peu de problèmes de fin de mois ni de frais de transport. En revanche dans la France périphérique, celle des ronds-points tenus par les gilets jaunes, les marges des entreprises sont au plus bas. Donc beaucoup ne pourront pas verser cette prime simplement pour une question de trésorerie. Car ces PME ou ces TPE elles ont-elles-mêmes des problèmes de fins de mois qu’elles négocient régulièrement avec leurs banquiers.  

Donc ce serait une fausse bonne idée enfin, on le saura, vraiment d’ici un mois. Mais en fait cette prime pourrait accentuer la fracture entre la France des métropoles et celle des Territoires, entre celle des ingénieurs et des cadres et celle des très bas salaires. Elle pourrait faire ressortir encore plus cette France périphérique. Bien sûr on ne pouvait pas rendre cette prime obligatoire sous peine de couler pas mal de PME mais c’est vraiment le type même de mesures conçues par des technocrates de Bercy qui pensent que les 3 millions d’entreprises françaises ressemblent à Total, LVMH ou L’Oréal. C’est pourquoi il ne faut pas attendre de miracle de cette mesure. Le risque c’est qu’elle suscite des frustrations. Et alors, là, dans le climat actuel, ce serait pire que tout.

 

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