L’Insee, qui est une organisation incontestable a annoncé hier que la croissance du quatrième trimestre serait de 0,2 % au lieu de 0,4 %. Et la semaine passée la Banque de France qui est aussi très fiable dans ses prévisions avait annoncé la même baisse de son estimation de croissance. Si tout ça se confirme, ça voudra dire que l’année 2018 va se terminer sur un taux de croissance de 1,5 au lieu de 2 % espérés par le gouvernement il y a un an. C’est la conséquence d’un mauvais deuxième trimestre avec l’effet des grèves SNCF et d’un mauvais quatrième trimestre avec les Gilets Jaunes. On croit que 0,5 % de croissance en moins c’est peu ou bien c’est abstrait, mais ce sont des dizaines de milliards d’euros de recettes fiscales en moins pour Bercy et donc un déficit qui s’accroît.
Et l’Insee comme la Banque de France ne sont pas très optimistes pour 2019. Je dirais que c’est ce qui est le plus curieux. Officiellement le gouvernement table sur 1,7 % de croissance en 2019, mais la Banque de France est beaucoup plus prudente avec 1,5 %. Pourquoi, c’est curieux ? Car Emmanuel Macron vient tout de même de dégager 10 milliards d’euros pour le pouvoir d’achat. En principe ces 10 milliards devraient faire de la consommation en plus, donc de l’investissement, donc des emplois. Sauf si la confiance n’est pas là et à ce moment-là ça ira dans les Livret A ou dans d’autres supports d’épargne en prévision de coups dur. Et la France aura alors droit à la double peine. On va augmenter le déficit avec ces 10 milliards, et on pourrait ne pas avoir les retombées fiscales. Tout cela c’est évidemment sans compter un ralentissement mondial qui se profile avec une baisse de la croissance, en Chine, en Allemagne et aux Etats-Unis. Bref on a un peu l’impression qu’Emmanuel a mangé son pain blanc, dès l’année dernière et qu’on n’est pas près de revoir 2 % de croissance.