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Pourquoi la baisse de la taxe d’habitation n’a pas fonctionné comme prévu ?

On parle beaucoup en ce moment de la baisse de la taxe d’habitation. Mais ce n’est qu’une partie des impôts locaux…

Comme on le dit souvent un train peut en cacher un autre. Lorsque vous êtes propriétaire – ce qui est le cas de six ménages sur dix en France – vous payez à l’automne deux impôts : la taxe foncière qui va pour partie à la commune et pour partie au département et la taxe d’habitation pour les propriétaires comme les locataires. Celle-ci est destinée principalement aux communes et aux communautés de communes. Et selon les promesses d’Emmanuel Macron, 80 % des foyers doivent bénéficier d’une baisse de 30 % de leur taxe d'habitation à partir de 2018.

Le problème c’est que cette baisse est occultée par la hausse de la taxe foncière. En fait, il y a un peu de brouillage sur les ondes. Et du coup les ménages sont un peu perdus. Du ce fait, l'Union nationale de la Propriété Immobilière a publié hier son observatoire annuel sur l'évolution de la taxe foncière. Et le verdict est sans appel : elle vient effectivement d'augmenter de plus d'1,7% entre 2017 et 2018 après une hausse de près de 12 % sur les cinq dernières années, soit un niveau cinq fois plus élevé que l'inflation sur la même période. C’est une statistique établie à partir des 50 plus grandes villes de France.

Mais cela, le gouvernement n’y est pour rien du moins dans les faits. C’est une décision des collectivités locales et d’elles seules. Mais pour l'association de défense des propriétaires, il n’y a pas de doute. Si chaque commune est un cas différent : certaines municipalités ont été paniquées d’apprendre qu’elles allaient perdre la taxe d’habitation, même si l’Etat a promis de compenser cette baisse. Du coup elles n’hésitent pas à compenser, sur le dos des propriétaires, la disparition de la taxe d'habitation plutôt que de tailler dans leurs dépenses. Et il faut bien reconnaître que le gouvernement a été flou avec les communes. Ce qui a poussé certaines d’entre elles à faire n’importe quoi !

Du coup l’effet pouvoir d’achat risque d’être un peu compromis. Vous savez qu’au premier semestre le pouvoir d’achat a reculé de 0,7 %. Ce qui explique en partie le trou d’air dans la croissance. Le gouvernement a donc dit "c’est pas grave : le pouvoir d’achat va remonter à l’automne avec la baisse des impôts locaux". Mais s’il y a un doute sur la réalité de cette baisse, les ménages retiendront leurs dépenses les moins urgentes. Et cela risque de peser sur la conjoncture de cette fin d’année. Voilà pourquoi en politique il ne faut jamais rester dans l’ambiguïté. Car le porte-monnaie des français n’aime pas qu’on lui souffle le chaud puis le froid.

 

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