C’est la première revendication des gilets jaunes et il y a au moins 4 raisons à ce refus. D’abord il y a la posture personnelle d’Emmanuel Macron : les mots "recul" et "renoncement" ne font pas partie de son vocabulaire présidentiel car il est persuadé que si il recule une fois il ne pourra plus mener ces réformes. Ensuite, il y a un souci budgétaire : la TICP rapporte et rapportera encore plus l’année prochaine et le gouvernement a du mal à gérer son budget. Troisièmement, il y a la certitude que la tension est si forte que même si les mesures annoncées sont bien, cela ne fera pas retomber la pression. Donc il joue la montre avec des discussions qui vont s’étaler sur 3 mois et l’idée que Noël arrivant, le mouvement va s’essouffler. Enfin, il y a une arrière pensée politique : les européennes. Ne pas se couper des écologistes, c’est le souhait d’Emmanuel Macron. Il y a un vote vert qui monte avec une séduction des écolos et Emmanuel Macron a peur d’être affaibli derrière ces élections et d’arriver derrière Marine Le Pen. D’où l’idée de cette usine à gaz derrière ce nouveau TIPP : c’était l’idée de François Bayrou, le problème c’est que personne ne la comprend.
Pourtant Macron comprend qu’il y a le feu à la maison. Les enquêtes d’opinion sont là, les échanges avec les Français ont été rudes durant son itinérance mémorielle… Il y a beaucoup de mea culpa de la part du Président et tout cela annonce un changement radical dans l’exercice du pouvoir de Macron : la fin de la verticalité, le retour sur terre de Jupiter, on entendra d’ailleurs sans doute plus parler des premiers de cordée et des autres. Changement de méthode aussi annoncé au niveau des corps intermédiaires : c’est vieux monde mais c’est bien utile. Bref retour aux origines, c’est à dire comme a été élu son parti : au contact des Français. Macron a été élu par dégagisme et il est temps qu’il écoute la colère du peuple.