Christophe Castaner est parti dès le départ avec un handicap, un sac à dos un peu lourd. Sa nomination n’a pas suscitée une avalanche de compliments et de commentaires élogieux. Avec un peu de méchanceté, on a même dit qu’il était un proche d’Emmanuel Macron mais pas un poids lourd politique, qu’il n’avait pas la dimension de ses prédecesseurs tel Pierre Joxe, Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls, qu’il n’avait même pas l’expérience de Gérard Collomb car être maire de Forcalquier ce n’est pas être maire de Lyon…. La nomination d’un secrétaire d’État à ses côtés, un grand préfet, a été perçu comme un signe de faiblesse et puis pour la droite ou le Rassemblement National, il aurait un défaut supplémentaire, il serait communautariste ! Allusion à une phrase un peu malheureuse où il comparait le voile islamique à celui que portait nos grands-mères catholiques. Et maintenant, la presse s’en mêle et remarque que pour sa première interview, il a commis sa première faute. Pourquoi ? Car il n’a pas parlé de l’affaire qui occupait les Français et qui avait été commenté la veille par Macron : celle du lycéen qui braque sa professeure. Donc, il a beau se déployer un peu partout, courir auprès des gendarmes, des policiers et des pompiers, le moins que l’on puisse dire de ce ministre scruté de toutes parts, c’est qu’il n’a pas convaincu.
Alors, on nous parle de temps, expliquant qu'il fallait lui en laisser pour faire ses preuves. Mais vous vous souvenez du ministre intérimaire Édouard Philippe ? Il avait tout de suite embrassé la fonction, il avait trouvé la posture, le ton juste et c’est peut-être ça le problème de Christophe Castaner. Alors on peut lui conseiller de changer de look, d’être plus austère façon Cazeneuve, d’être plus dur dans ses propos voir un peu teigneux à la manière d’un Sarkozy ou d’un Valls. Sinon, attention, comme il est une cible, il pourrait être le maillon faible du gouvernement.
Blanquer de son côté est également la cible de la droite. Pourquoi ? Parce qu’il est l’homme fort du gouvernement. Il vient de la droite, il avait bénéficié de l’indulgence de cette droite depuis plusieurs mois mais comme il est fort, au moindre petit souci, il est désormais ciblé.