On parle de LVMH, de Dior, de L’Oréal, d’Hermès et de Kering. La première raison, c’est que ces sociétés tirent leur prestige de la marque France, mais elles font 95 % de leur business hors de France, ensuite, ce sont des marques qui sont devenues des instruments de statut social, en Chine au Japon ou en Inde, une zone qui représente plus de la moitié de leurs ventes. Enfin, ces produits s’adressent au plus riche. Et comme il y a effectivement un creusement des inégalités avec un nombre croissant de millionnaires elles voient leur cible s’élargir de jour en jour. Par ailleurs ce sont des entreprises très bien gérées, avec beaucoup d’innovation, de diversification et d’acquisitions. On vient de le voir avec LVMH qui a acquis il y a quelques jours un groupe d’hôtels de luxe. Bref elles ont un territoire que personne peut leur disputer.
Mais quand on voit LVMH valoir plus que Total est ce que c’est raisonnable ? La question c’est celle de la croissance. Personne ne peut dire comment se fera la croissance de Total dans dix ans, et quel sera le prix du brut. Alors qu’il n’y a pas de doute sur la consommation de champagne, de sacs Vuitton, d’accessoires Gucci ou de parfums Hermès. Ces sociétés offrent une visibilité exceptionnelles, d’autant plus exceptionnelles qu’elles font leur profit hors de France. C’est triste à dire, mais le fait qu’elles vendent leurs produits au reste du monde et qu’elles ne dépendent pas des gilets jaunes, du déficit ou de l’ISF, les rend encore plus attrayantes. Enfin il ne faut pas oublier que c’est un secteur qui connaît de temps en temps des batailles boursières. Personne ne sait ce que Nestlé va faire de sa participation dans L’Oréal. Il y a le groupe suisse Richemont qui sera un jour à vendre, de même que Chanel. Bref le luxe restera en 2019 un secteur d’avenir, comme il l’est depuis des siècles…