Ce n’est pas l’argument suffisant pour expliquer leur rapatriement. Ecoutez ce que disait la ministre des armées Florence Parly au moment de la bataille de Raqqua en Syrie en octobre 2017. Pour elle la question de leur retour ne se pose même pas. Pour la ministre des armées la solution à l’époque : que les djihadistes français soient éliminés sur place ou qu’ils soient jugés par les autorités syriennes. Le gouvernement a complètement changé de position. Pourquoi ? Parce que le contexte géopolitique n’est plus le même. Les américains vont quitter la Syrie. Les kurdes qui détiennent dans des camps les djihadistes français vont se faire écraser par les turcs. C’est un scandale. Les kurdes ont été extrêmement courageux dans le combat mené contre Daesh et nous les laissons tomber. Bref avec les kurdes bientôt laminés, la France ne veut pas voir de dangereux criminels dans la nature. Pour les maitriser et les avoir sous contrôle elle préfère les faire rentrer au pays. Voilà la vraie raison de leur rapatriement. Quant à la nationalité française des djihadistes, je rappelle que la plupart ont été très fiers de déchirer leurs passeports et de combattre contre les intérêts et les valeurs de la France. Ce n’est plus un débat à la mode mais il faudrait les déchoir de leur nationalité et le mieux eut été qu’ils soient jugés par les syriens.
C’est peut-être mieux de les surveiller en France en prison que de les laisser revenir par leurs propres moyens pour peut-être commettre des attentats. Ces individus seront aussi dangereux en France sous contrôle que dans la nature. Les prisons sont surpeuplées. Il faudrait leur garantir un véritable isolement. Ce n’est pas évident. De plus pour les revenants de Syrie, les condamnations moyennes sont de 8 ans de prison. Quand ils font les 8 ans ! Ils ne sortent pas meilleurs qu’ils ne sont entrés. La gestion de leur dangerosité dans le temps est un immense défi. Mais au moins en rentrant en France pourront ils répondre de leurs actes. Quand aux 70 enfants qui pourraient être rapatriés : soit ils seront placés en famille d’accueil, soit ils seront avec leur mère, le père étant présumé mort. Suivi difficile là aussi pour des enfants qui ont vu les pires atrocités.