Bien sûr. Et que des conséquences négatives. Pour lui. Et pour le pays. Vous vous souvenez de sa phrase à Athènes : je ne céderai jamais rien…Hier, même s’il s’est caché derrière Edouard Philippe, et s’il est question de suspension plutôt que d’annulation, il a donné le sentiment de céder à la rue. D’un côté qui pourrait lui en faire le reproche, car il fallait évidemment apporter quelque chose sur la table pour pouvoir négocier ? Mais en même temps, il a tellement reproché à Chirac d’avoir cédé en 1995 à la rue, ou à Hollande d’avoir cédé aux Bonnets Rouges comme à Nuit Debout qu’il se retrouve aujourd’hui dans la même situation, et le pire c’est que pour paraphraser Churchill : il voulait éviter la violence au prix du déshonneur. Et il risque d’avoir à la fois la violence et le déshonneur.
La manière dont il a géré cette crise va laisser des traces. D’abord ce n’est pas parce qu’un geste a été fait que l’on est sorti de la crise. En tout ça les Gilets jaunes ne l’entendent pas ainsi. Mais dans les conditions actuelles est-ce que vous pensez vraiment qu’il peut mettre sur la table une réforme des retraites au début de l’année comme c’était prévu ? Vous croyez qu’il peut continuer à baisser l’impôt sur les sociétés ? Vous pensez qu’il est en mesure de réduire la dépense publique et donc de s’attaquer au nombre de fonctionnaires ? Non, désormais à chaque tentative de réforme, il devra affronter la Rue, puisque celle-ci a prouvé qu’elle pouvait le faire céder. Cela peut vouloir dire que le quinquennat de Macron s’est arrêté hier et que pendant les 42 mois à venir, il va inaugurer des chrysanthèmes et assister à des sommets internationaux.
Encore une fois c’est dramatique pour lui. Mais c’est pire encore pour le Pays.