Non, clairement, le compte n’y est pas. De la poudre de perlimpinpin ! D’abord le chef de l’Etat n’a admis aucune erreur. Pas un mot de regret. Pas un mot d’excuses. Tout juste a-t-il fait valoir que sa faute était d’avoir agi trop lentement. En clair, il maintient son cap. C’était sans doute sa dernière chance – si tant est qu’il n’était pas trop tard. Et pourtant il l’a gâchée.
Il a pourtant annoncé une rafale de mesures. Enfin, des demi-mesures. Car, nous savions tous ce qu’attendaient les gilets jaunes. Nous connaissions les revendications les plus populaires, les plus emblématiques. Il y avait l’espoir d’une restauration de l’impôt sur la fortune. Or, ce geste, Emmanuel Macron l’a exclu, pour ne pas froisser sa clientèle, celle des milieux d’argent. Comme il a dispensé toutes les entreprises, même les plus riches, d’un quelconque effort. Il y avait aussi l’espoir d’un coup de pouce en faveur du SMIC. Un vrai coup de pouce, ayant des effets de contagion sur tous les bas salaires ! Or, ce n’est pas cela que Macron a annoncé. C’est une arnaque. Primo, la hausse de 100 euros annoncée découle pour partie de l’indexation légale obligatoire. Deuzio, le complément découlera d’une application anticipée du bonus liée à la prime d’activité. Au total, donc, rien de nouveau. Juste une mesure en trompe l’œil.
Il y avait encore l’espoir d’un geste en faveur des retraités, dont le pouvoir d’achat risque de s’effondrer à cause de la désindexation de leurs pensions et de la hausse de la CSG. Or, le chef de l’Etat a annoncé un petit geste sur la CSG. Mais aucune remise en cause de la désindexation. En clair, le pouvoir d’achat des retraités va s’effondrer en 2019 comme en 2020.
La seule chance dont disposait Emmanuel Macron pour convaincre le pays de sa bonne volonté aurait été qu’il envoie des signes d’un renouveau démocratique. Car c’est aussi cela aussi qui émane du mouvement des gilets jaunes : l’espoir d’une démocratie refondée. Tout le contraire de la démocratie autoritaire, qu’incarne le chef de l’Etat. Une démocratie refondée. Une autre République. Et cette République-là, cette République égalitaire et fraternelle, ce n’est plus Emmanuel Macron qui peut prétendre la représenter.