Les faits d’abord. Il y a une poussée de violence à l’encontre des Roms dans le Nord-Est de l’Île-de-France notamment en Seine-Saint-Denis. Une poussée de violence accompagnée de la fameuse rumeur sur le Rom voleur d’enfant dans une camionnette blanche. Attaques dans des squats à Clichy-sous-bois ou Bobigny. Les Roms répondent à leurs agresseurs. Alors qui sont ces agresseurs dans un département où cohabitent des dizaines de nationalités ? 24% de la population est d’origine étrangère. A cela s’ajoutent entre 100 000 et 400 000 clandestins selon un rapport parlementaire. Nous avons des populations qui ne s’intègrent plus. Elles se replient sur leur identité et elles défendent leurs territoires. La chasse aux Roms, avant d’être une histoire de rumeurs, c’est une affaire de défense de territoire avec, à la clef, la guerre pour avoir la main sur certains trafics et en toile de fond des différends religieux. D’un côté des Français ou immigrés de religion musulmane, de l’autre des Roms chrétiens évangélistes très fervents. Ce que je vous décris n’est pas nouveau. En 2005, à Perpignan, des émeutes avaient opposé la communauté gitane sédentarisée du centre ville à la communauté maghrébine.
Mais les Roms ne sont pas très nombreux en France. Comment expliquer de telles tensions ?
Les Roms venus de Roumanie ou de Bulgarie sont environ 15 000. Il ne faut pas les confondre avec les gens du voyage. "Gens du voyage", c’est une appellation administrative pour nommer les gitans qui résident principalement dans le sud de la France. Ils sont 150 000. Ils peuvent se montrer violents comme en témoignent les incidents qui se sont produits au Mans lundi. Mais ce sont les 15 000 Roms que les autorités françaises identifient comme une préoccupation politique. Occupation illégale de terrain avec des bidonvilles. Mafia à l’œuvre pour la mendicité et la prostitution. Souvenez-vous du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en juillet 2010. Depuis, tous les gouvernements ont essayé en vain d’être efficaces en matière de reconduite des Roms à la frontière. Comme la France ne fait plus nation, il est à craindre que les guerres entre communautés s’intensifient. La lâcheté des politiques dans cette affaire est d’incriminer les réseaux sociaux quand le vrai sujet est de ne pas être capable de lutter contre des dérives inacceptables.