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Attentat déjoué, Black Bloc : nos policiers sont-ils en danger ?

Nos policiers sont ils en danger ? C’est la question que nous posons aux auditeurs ce matin. Hier, un projet d’attentat a été déjoué et ils en étaient la cible. Et, en cette veille de 1er mai, ils sont en première ligne pour faire face à des violences redoutées…Alors, les policiers sont-ils vraiment en danger parce que trop sollicités ?

Un chiffre : 28 suicides depuis le début de l’année. C’est deux fois plus que l’an passé sur la même période. Hier, Christophe Castaner, le Ministre de l’Intérieur a annoncé l’installation d’une cellule » alerte prévention suicide » au sein de la police. Mais si les forces de l’ordre font face à une pression constante, ce n’est pas un 1er mai violent qu’ils redoutent d’affronter. Ça fait partie de leur métier. Même chose pour les manifestations de gilets jaunes chaque samedi. Les policiers sont épuisés mais cela fait partie de leur mission. Il y a cependant un cran de franchi depuis qu’ils sont pris délibérément pour cible. Le 1er mai 2018, plusieurs d’entre eux ont failli brûler dans une voiture enflammée par des manifestants. Et dans les cortèges de gilets jaunes la haine est maintenant dirigée contre les policiers. « Suicidez vous » ont crié certains gilets jaunes il y a dix jours. En 2015, ils étaient les héros des attentats de Paris. En 2019, ils sont perçus comme des ennemis, accusés de se déchaîner sur les manifestants. Ils ne le vivent pas bien.

Mais ce n’est pas seulement ce qui explique la fragilité des troupes ?

Non, les causes du malaise sont multiples. Ils sont la cible d’attentats et à ce titre, depuis 2015, ils ont le droit de garder leur arme de service après le travail. D’où le passage à l’acte facilité lors d’un suicide dans la plupart des cas avec l’arme de service. Et puis il y a des facteurs propres au métier : la confrontation quotidienne avec la violence et la mort, des scènes terribles à surmonter, le surmenage avec 5 week-ends sur 6 sur le pont. La vie familiale et sociale en pâtit. Quand il y a une vie ! Beaucoup de policiers souffrent d’isolement. Dans la gendarmerie, on se suicide moins car il y a la vie en caserne et une meilleure cohésion de groupe. 1996 était l‘année de création du service de soutien psychologique opérationnel. Depuis, des psychologues prennent en charge les policiers qui vivent des stress post-traumatiques. Ces psy étaient une dizaine en 96. Ils sont 89 aujourd’hui à veiller sur les 150 000 policiers de France. A quelques heures d’un 1er mai qui pourrait être violent, il faut garder à l’esprit qu’il y a des êtres humains derrière les matricules.

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