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STX : Bruno Le Maire annonce la nationalisation "temporaire" des chantiers

Par Benjamin Jeanjean

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi lors d’un point presse que l’État français allait nationaliser les chantiers navals de Saint-Nazaire gérés par STX France.

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C’est une décision forte, même si elle se veut provisoire. Alors qu’en janvier 2017, la justice sud-coréenne a désigné le groupe italien Fincantieri pour reprendre les chantiers navals de Saint-Nazaire, jusqu’ici détenus par le conglomérat sud-coréen STX, cette cession vient d’être bloquée par la France, qui a décidé de nationaliser les chantiers, comme l’a confirmé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ce jeudi lors d’un point presse. "J’ai pris la décision d’exercer le droit de préemption de l’État sur STX. Cette décision a été prise en plein accord avec le président de la République et le Premier ministre, et n’a qu’un seul objectif : défendre les intérêts stratégiques de la France en matière de construction navale. Les chantiers de Saint-Nazaire sont un outil industriel unique en France", a-t-il déclaré.

Une solution provisoire en attendant les négociations à Rome

Toutefois, cette opération qui devrait coûter "environ 80 millions d’euros à l’État, pris en charge par l’Agence pour les Participations de l’État (APE)" n’a pas vocation à perdurer dans le temps selon Bruno Le Maire. "Nous continuerons de négocier sur cette base avec nos amis italiens dans les jours qui viennent. Je me rendrai à Rome mardi prochain pour discuter avec M. Padoan, ministre de l’Économie et des Finances, et M. Calenda, ministre du Développement économique, de ce projet. Je les ai eus à de nombreuses reprises au téléphone au cours de ces derniers jours. Les chantiers navals de Saint-Nazaire n’ont pas vocation à rester sous le contrôle de l’État, la décision de préemption que nous venons de prendre est temporaire", a-t-il annoncé.

Le gouvernement italien monte au créneau

Sans surprise, cette annonce a été accueillie assez fraîchement par le gouvernement italien, alors que Fincantieri était censé reprendre le site de Saint-Nazaire. Dans un communiqué conjoint, le ministre de l'Économie et des Finances Pier Carlo Padoan et celui du Développement économique Carlo Calenda déclarent considérer "grave et incompréhensible la décision du gouvernement français de ne pas donner suite à des accords déjà conclus".

Des doutes évoqués par l'Élysée en début de soirée, puisqu'Emmanuel Macron a appelé jeudi le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni pour "dissiper toute mauvaise interprétation" de cette décision. "C'est évidemment une décision transitoire pendant laquelle les discussions continuent pour trouver un accord, et notre souhait est évidemment que cet accord fasse une large place à Fincantieri", a fait valoir l'Élysée, assurant que "M. Gentiloni était très apaisé" à l'issue de la conversation.

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